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Métro a adopté l’écriture inclusive. Voici ce que ça a donné

Ambre Giovanni - Collaboration spéciale

L’égalité des genres, c’est jusqu’au bout de la plume! Les journalistes de Métro emploient l’écriture inclusive depuis un certain temps. Iels ont accepté de faire part de leurs réactions, dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes.

L’écriture épicène ou écriture inclusive est un type de rédaction non sexiste ou non genré, selon le cas. En décembre dernier, Métro a lancé un projet pilote pour instaurer l’écriture inclusive dans les sections Culture et Inspiration. Un engouement était présent dès le départ. Cela permet à ceux et celles qui nous lisent de se sentir concerné.e.s. «Si certaines personnes peuvent se sentir un peu plus acceptées, comprises, reconnues en ouvrant nos journaux ou notre app, je m’en réjouis vraiment», affirme Philippe Lépine, directeur responsable de ces deux sections.

Quelques journalistes utilisaient déjà implicitement certaines formes inclusives. «Ça m’a fait me rendre compte qu’on [la] juge très mal, qu’on en a peur parce qu’on s’imagine que ce sont uniquement des points à n’en plus finir», témoigne Gabrielle Morin-Lefebvre, journaliste chez Métro

Je ne reçois que des commentaires positifs, autant de mon entourage immédiat que du milieu culturel. Iels remarquent la différence et l’apprécient beaucoup.

Marie-Lise Rousseau, chef de la section Culture chez Métro

S’adapter 

Ces nouveaux usages s’apprennent. «C’est une transition donc il ne faut pas s’attendre à devenir un.e expert.e d’un coup», explique un analyste au Bureau de valorisation de la langue française et de la Francophonie de l’Université de Montréal, Antonin Rossier-Bisaillon.

Des habitudes doivent s’acquérir, comme «réfléchir à comment formuler des phrases de manière à ce qu’il n’y ait pas trop de mots genrés», atteste Jules Couturier du journal Métro.

«Cela peut être surprenant. Toute notre vie, on a pris des habitudes de lecture et d’écriture», remarque Antonin Rossier-Bisaillon.

Il s’agit cependant d’un exercice stimulant la créativité, à travers l’usage de divers procédés, des doublets ou de la formulation neutre.

Développer de nouvelles pratiques

L’appréhension ressentie au départ s’est rapidement dissipée grâce aux conseils avisés des équipes de correction des deux médias. 

Après quelque temps d’utilisation, le pli est pris. «C’est comme le vélo. Au début, c’est difficile d’apprendre à en faire. Mais quand tu pratiques, tu le fais sans aucun problème», note Gabrielle Morin-Lefebvre.

Certains usages demeurent néanmoins imprécis, comme les points médians. «On les voit de plus en plus, mais il n’y a pas encore de règles claires pour les utiliser correctement», affirme Antonin Rossier-Bisaillon.

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