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Kucova habitée par des sentiments ambivalents

MONTRÉAL — La Slovaque Kristina Kucova sait qu’elle a connu la plus belle semaine de sa carrière sur des courts de tennis, ce qu’elle a avoué aux journalistes. Mais elle était également triste de ne pas avoir réussi à fournir une meilleure opposition en demi-finale de la Coupe Rogers, samedi soir, devant un public qui commençait à l’adopter.

Faisant usage de sa plus grande puissance de frappe, l’Américaine Madison Keys s’est qualifiée pour le match ultime grâce à une victoire expéditive de 6-2, 6-1 contre la révélation du tournoi.

Dimanche après-midi, Keys se mesurera à la Roumaine Simona Halep, finaliste l’an dernier à Toronto. L’Américaine de 21 ans en sera à sa première participation à la rencontre ultime de la Coupe Rogers.

«Simona est une grande joueuse, et elle excelle en ce moment, a noté Keys, qui compte une victoire en trois matchs en carrière contre la Roumaine, en 2014 sur surface dure.

«Elle retourne beaucoup de balles, ce qui est l’une de ses grandes forces. Demain, je vais devoir éviter de tomber dans la frustration, sachant qu’elle remettra souvent la balle en jeu.»

À l’instar de ses deux matchs précédents, Keys a largement dominé le premier set, qu’elle a gagné en 27 minutes. Mais contrairement à ce qu’elle avait fait contre Venus Williams, jeudi, et face à Anastasia Pavlyuchenkova, vendredi, Keys a maintenu la cadence contre une rivale qui avait gagné ses trois premiers matchs du tournoi après avoir perdu le premier set.

«Je savais que je devais demeurer combative. Lors des deux rencontres précédentes, j’ai été un peu trop passive et j’attendais qu’elles commettent les erreurs, alors que je suis beaucoup plus efficace quand j’attaque. Dès le début de la deuxième manche, j’ai gardé cette mentalité.»

Keys n’a finalement eu besoin que de 50 minutes pour éliminer Kucova, qui a reçu une belle main d’applaudissements de la part du public à sa sortie du court central.

«J’étais triste en quittant parce que je n’ai pas été capable de me pousser davantage et de prolonger les échanges. J’étais triste parce que j’avais le sentiment que la foule voulait une meilleure bataille. Mais je ne pouvais en donner davantage.»

L’Américaine a été intraitable au service, enregistrant neuf as, portant son total à 40 depuis le début du tournoi, sans commettre la moindre double faute. Et ce fut tout le contraire pour Kucova, victime de cinq doubles fautes sans parvenir à réussir un seul as.

Incapable de stopper le rouleau-compresseur qui s’exécutait devant elle, Kucova a été limitée à seulement 11 points lors de la deuxième manche, comparativement à 27 pour Keys.

Il faut dire que la Slovaque de 26 ans a passé énormément de temps sur le terrain pendant la semaine, alors que ses quatre premiers matchs ont duré un total de 7 h 50 minutes. Sans compter qu’elle avait dû disputer deux matchs en qualification, samedi et dimanche dernier.

«J’ai eu de longs et émotifs matchs contre (Eugenie) Bouchard jeudi et encore hier (vendredi) contre (Johanna) Konta. J’ai joué tous les jours et j’ai tout donné. Aujourd’hui, j’avais atteint mes limites.

«J’ai vécu beaucoup de nouvelles expériences cette semaine, et je pense que j’étais fatiguée physiquement. J’étais bien préparée mentalement, mais mon corps a dit non.»

Malgré tout, Kucova retiendra une foule d’événements positifs, notamment le fait qu’elle amorcera la prochaine semaine au 77e classement de la WTA. Et surtout, sa grande ténacité.

«Je suis surprise de la façon dont je me suis battue. J’ai souvent accusé des retards, entre autres contre Suarez Navarro alors que je perdais 1-3 et 15-40 en troisième manche. J’ai perdu le premier set contre (Yanina) Wickmayer et aussi contre Bouchard, mais j’ai réussi à gagner.»

Mais le plus beau moment de sa semaine demeurera sa victoire contre Bouchard, dans des conditions adverses, et avec le souvenir de la poignée de main que la Québécoise avait refusé de lui donner en 2014 avant le début du duel de la Fed Cup entre le Canada et la Slovaquie à Québec.

«Ma victoire contre Eugenie est spéciale parce que le stade était plein et tous les spectateurs l’encourageaient. J’ai eu l’impression que j’avais aussi battu tout le public. Et j’étais heureuse de la battre à cause de ce qui s’était passé à la Fed Cup. Aussi, j’avais perdu contre elle (à la Fed Cup). C’est la raison pour laquelle j’étais contente de gagner ce match.»

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