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Marc Bergevin, un d.g. fatigué mais satisfait

Photo: Richard Wolowicz/Getty

BROSSARD, Qc – L’ouverture du marché des joueurs autonomes de la LNH, c’est le signal qu’un directeur général n’aura pas droit à beaucoup de sommeil dans les jours qui suivent. Marc Bergevin n’a pas échappé à cette règle à sa première expérience du genre à la barre du Canadien.

«Ça fait deux jours que c’est le 1er juillet pour nous», a-t-il lancé, lundi en début de soirée, après un long soupir qui trahissait sa fatigue.

Les sacrifices nocturnes de Bergevin et de son équipe de direction n’ont pas été faits en vain, toutefois. Outre l’entente de six ans conclue avec Carey Price, lundi, le CH a pu embaucher trois joueurs autonomes dans les heures qui ont suivi le lancement du marché des joueurs libres, dimanche midi.

Le Tricolore a ainsi pu se renflouer avec les services de l’homme fort Brandon Prust, qui a paraphé une entente de quatre ans au montant de 10 millions $ US, du combatif Colby Armstrong pour une période d’un an à raison de 1 million $ US et du vétéran défenseur Francis Bouillon pour un an et 1,5 million $ US.

«On voulait des gars qui ont du caractère, un aspect qui faisait défaut à l’équipe la saison dernière selon moi. On a ajouté des joueurs qui vont donner une identité à l’équipe. Je l’ai dit dès mon arrivée que je voulais bâtir une équipe en fonction de ce genre de qualité», a commenté Bergevin, qui a par ailleurs accordé dimanche des contrats à deux volets à l’attaquant Michael Blunden ainsi qu’au gardien Cédrick Desjardins. Ce dernier est un ancien de l’organisation du CH qui effectue un retour, à l’instar de Bouillon.

Maintenant âgé de 36 ans, Bouillon rêvait de revenir à Montréal. Mais ce n’est pas là un aspect qui a fait pencher la balance dans la décision de le rapatrier chez le Tricolore, a indiqué Bergevin.

«On n’a jamais trop de défenseurs. C’est toujours difficile d’en obtenir des bons», a affirmé le jeune d.g., qui a par ailleurs dit s’attendre à pouvoir mettre sous contrat Raphael Diaz, un joueur autonome avec compensation, d’ici le début de la saison.

L’entraîneur du CH Michel Therrien a eu son mot à dire dans l’embauche de Bouillon et Armstrong, deux joueurs qui ont joué sous ses ordres par le passé — le premier dans la LHJMQ ainsi que dans l’organisation du CH, et le deuxième avec les Penguins de Pittsburgh.

«Michel les connaissait, il se sentait bien avec eux et surtout, c’est le genre de joueurs qu’on voulait avoir, alors c’est encore mieux», a noté Bergevin.

Malgré l’entente avec Price et le pacte somme toute généreux avec Prust, Bergevin a dit avoir encore une certaine marge de manoeuvre au chapitre de la masse salariale pour faire d’autres embauches. Il va continuer d’envisager différents scénarios via le marché des joueurs autonomes ou des transactions, mais dans une certaine mesure seulement.

«Si je peux améliorer l’équipe, je vais le faire, mais je suis content du niveau où on en est en ce moment, a-t-il affirmé. Je suis confiant avec ce qu’on a. Il y a aussi le fait qu’on a de bons jeunes à qui il faut donner la chance.

«On a des joueurs comme Louis Leblanc, Brendan Gallagher et plusieurs autres, et il ne faut pas leur fermer la porte, a expliqué Bergevin. Il faut laisser une chance aux jeunes d’avoir leur place. Une équipe se bâtit également de cette manière.

«Et il y a aussi un joueur comme Rene Bourque qui a marqué 27 buts il y a deux ans. S’il retrouve cette forme-là, ça ferait de lui un joueur qui évoluerait dans un des deux premiers trios.»

Bergevin a l’impression que le marché des joueurs libres sera au ralenti tant et aussi longtemps que les candidats de premier plan, tels que Zach Parise, n’annonceront pas leur destination de choix.

«Une fois que ça, ce sera fait, d’après moi ça va bouger davantage», a avancé Bergevin, qui a dit avoir parlé aux agents des joueurs autonomes de haut niveau, sans entretenir trop d’espoir d’en arriver à une entente.

«Ce sont de gros montants et des contrats à long terme qu’on demande», a-t-il fait remarquer.

Bergevin a par ailleurs fait savoir qu’il a communiqué quelques fois avec l’agent de Pierre-Alexandre Parenteau, qui s’est finalement joint à l’Avalanche du Colorado.

«On n’était pas prêt à se rendre jusqu’où il voulait aller (au chapitre des exigences), mais on a eu des discussions. On aurait aimé l’avoir, si ç’avait été possible à notre prix.»

Bergevin a dit avoir songé à courtiser des joueurs tels que Jaromir Jagr et Alexander Semin, mais il a finalement décrété que leur embauche ne s’avérerait pas une plus-value pour le club montréalais, et qu’il valait mieux faire confiance aux joueurs en place.

Le d.g. a reconnu que quelques semaines après terminé en 15e et dernière place du classement de l’Association Est, il n’était pas facile d’amener certains joueurs autonomes à envisager sérieusement un séjour à Montréal.

«C’est vrai que c’est souvent une question d’argent mais selon moi, avant tout les joueurs veulent gagner, a affirmé Bergevin. Et peut-être qu’il y a en a qui hésitent à regarder de notre côté à cause de la saison qu’on vient de connaître. Mais j’ai le sentiment qu’on s’en va dans la bonne direction.»

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