Grandir avec Calvillo

Certains ont grandi avec Les sentinelles de l’air, d’autres avec Passe-Partout.

Moi, j’ai grandi en regardant jouer Anthony Calvillo.

Honnêtement, je crois qu’aucun programme télévisuel de mon enfance n’aurait pu transmettre un message aussi fort et aussi noble que la carrière d’AC : un parcours footballistique qui a officiellement pris fin mardi.

Quand j’avais environ 10 ans, au tournant des années 2000, mon père a entrepris de me traîner sur le flanc du mont Royal pour voir les Alouettes en pleine action.

Très vite, le no 13 a trouvé une place dans mon cœur de jeune néophyte du football. Pas parce que j’admirais son leadership sur le terrain, sa prise de décision ultrarapide ou sa chimie avec un diminutif receveur du nom de Ben Cahoon, mais parce qu’il avait le même prénom que moi…

Il faut bien commencer quelque part!

Disons qu’avec les années et les saisons, mon respect pour ce grand joueur a rapidement dépassé cette simplette association.

J’en ai entre autres appris davantage sur la persévérance d’un jeune sportif californien qui a grandi dans un milieu pas toujours facile. J’en ai appris sur le caractère d’un quart qui a atteint l’excellence après un début de carrière professionnelle plutôt houleux. J’en ai appris sur l’incroyable courage d’un père de famille lorsque sa femme, puis lui-même ont eu à composer coup sur coup avec le cancer.

J’ai aussi pu apprécier sa résilience après de dures défaites, mais surtout son humilité à la suite des grandes victoires qu’il a connues et des records qu’il a fait tomber l’un après l’autre.

Difficile de nommer d’autres athlètes aussi irréprochables sur le plan sportif et humain qui ont marqué l’histoire montréalaise.

Personnellement, je n’hésiterais pas à mettre Anthony dans la même catégorie que les Jean Béliveau de ce monde.

Et, sur le plan du football, je ne crois pas qu’on réalise tout à fait l’impact qu’aura son départ.

On a bien vu ce qu’était cette attaque sans son général la saison dernière. La patience sera de mise pendant cette période de transition. La bonne nouvelle? En mettant un point final à ce chapitre incroyable de l’histoire des Alouettes, Anthony Calvillo permet (enfin) à l’équipe d’amorcer le prochain de façon décisive.