Pour des joueurs de la LNH efficaces
C’est avec un œil intéressé que la Ligne nationale de hockey a suivi le dévoilement, lundi, du rapport de la Commission de révision permanente des programmes, rapport qui a été remis au gouvernement du Québec. C’est que depuis quelques années déjà, les équipes du circuit Bettman peuvent, oui, mettre fin au contrat d’un joueur inefficace et qui ne fonctionne pas en le rachetant, mais cela s’effectue toujours au cas par cas par les équipes qui se sont faites fourrer en le signant.
Dans le corridor des bureaux de la Ligne nationale de hockey à Toronto hier, une rumeur circulait selon laquelle un tel pouvoir serait également souhaité de la part de ses dirigeants. Ainsi, avec une telle structure en place, un joueur comme Scott Gomez pourrait éventuellement être jugé inefficace par une commission de révision permanente du talent des joueurs de la Ligne, cela entraînant du coup son éventuelle inadmissibilité à refouler un jour la glace d’un amphithéâtre de la LNH à titre de joueur.
Peu importe pourquoi
Mais quelles sont les raisons pouvant conduire la LNH à agir ainsi de la sorte, sachant bien qu’elle dispose d’une ligne de 30 équipes, que le talent y est déjà dilué en tabarouette et qu’une telle initiative réduira considérablement le nombre de joueurs, sans compter que cela épuisera les bons joueurs demeurant en poste au sein de leur formation? «Dans nos sociétés, il faut savoir que la justification des actions d’un individu ou d’une organisation n’a plus d’importance, seule l’efficacité compte», analyse le sociologue Peter Bourgod du Département de sociologie de la Freitag University of Toronto, joint par Métro hier.
Un projet pilote de la LNH serait d’ailleurs déjà à l’étude afin de mesurer l’impact de la réduction de la durée des matchs à 30 minutes (deux périodes de 15 minutes), advenant le cas d’une diminution de 50% du nombre de joueurs évoluant dans son circuit si une telle commission de révision du talent voyait le jour.
Parallèlement, la Ligne serait tentée par un second pari risqué: celui de permettre aux différentes équipes de maintenir le prix de ses billets aux tarifs actuels, malgré la durée écourtée des joutes. En revanche, les partisans seraient invités à demeurer à l’intérieur de l’amphithéâtre après les rencontres et à visionner sur écran géant les émissions de télévision sportives locales d’après-match, le tout autour de quelques bières supplémentaires et de sacs de croustilles des marques les plus populaires, en vente au prix régulier.
Faire plusse avec moins, c’est-tu quand même assez formidable quand on y pense.