Le hockey féminin en pleine croissance
Les étoiles de la Ligue canadienne de hockey féminin (LCHF) se sont rendues à Toronto le week-end dernier pour célébrer le hockey féminin dans toute sa gloire.
Des joueuses talentueuses, dont Marie-Philip Poulin, Caroline Ouellette, Julie Chu, Charline Labonté, Geneviève Lacasse, Natalie Spooner et Hayley Wickenheiser, ont été accueillies au Air Canada Centre, à Toronto, par presque 7000 partisans qui avaient payé leur billet. L’année passée, le Match des étoiles avait attiré près de 6 800 spectateurs, mais l’entrée était gratuite. C’est donc toute une amélioration.
Le thème dominant du week-end? L’amour du hockey.
On voyait l’enthousiasme contagieux dans les yeux des joueuses, des bénévoles et surtout des partisans. Pour les jeunes filles qui rêvent de jouer un jour du hockey professionnel, c’était fantastique. L’événement a envoyé le message non seulement que les femmes devraient avoir leur place dans le paysage du hockey, mais qu’elles le méritent.
«C’est magique de voir autant de jeunes dames qui pratiquent le hockey assister à nos matchs et rêver de devenir un jour des championnes canadiennes et des médaillées olympiques. Elles s’identifient à Marie-Philip Poulin et à Lauriane Rougeau. Ces joueuses sont leurs idoles», a déclaré Caroline Ouellette, qui va amener une équipe féminine au tournoi international de hockey pee-wee de Québec cette année, un tournoi généralement réservé aux garçons. «Les 19 joueuses qui vont y participer sont des pionnières. [Elles sont les premières à tenter cette] expérience que nous espérons refaire annuellement.»
Marie-Philip Poulin a aimé l’expérience avec les partisans: «Les gens embarquent. Ils voient que c’est du bon hockey et qu’on connaît notre sport. À Montréal, les gens viennent nous voir parce qu’ils aiment ça, pas seulement parce qu’on leur demande de venir, mais parce qu’ils adorent le hockey de la LCHF.»
Auteure de buts victorieux pour l’équipe du Canada aux Jeux olympiques de 2010 et de 2014, Poulin représente un vent de jeunesse pour la ligue, et doit être considérée parmi les meilleurs joueurs de hockey au monde.
Malheureusement, ces joueuses exceptionnelles sont constamment comparées à leurs homologues masculins qui jouent dans la LNH. Elles ont toutefois appris comment composer avec cette juxtaposition. Même que c’est peut-être le temps de qualifier Sidney Crosby de «Marie-Philip Poulin du hockey masculin».
«Marie-Philip se compare à Sidney, par exemple, car ils ont beaucoup de points en commun, souligne Ouellette. Talent hors de l’ordinaire, joueuse d’équipe, éthique de travail sans pareille, passionnée, ambitieuse. Un excellent leader.»
Il y a plusieurs raisons pour lesquelles vous devriez soutenir cette ligue, mais la plus évidente est la qualité du hockey : une version pure qui favorise un jeu fluide, et des matchs sans obstruction qui mettent le talent en valeur.
Maintenant que plusieurs équipes du circuit Bettman se sont associées à la LCHF – notamment le Canadien, les Leafs, les Flames et les Sénateurs –, celle-ci bénéficie de plus d’exposition et d’un coup de pouce en matière de marketing. Mais soyons clair, la majeure partie du travail a déjà été fait par un groupe de passionarias du hockey qui gardent les yeux fixés sur l’objectif final, c’est-à-dire que les joueuses soient payées à partir de la saison 2017-2018.
À l’heure actuelle , l’accent est mis sur le développement d’une ligue durable, comme l’explique la commissaire de la LCHF, Brenda Andress: «Chaque année, nous progressons et nous avons un peu plus de succès», avait-elle affirmé en septembre. Nous avons toujours un peu plus à offrir et nous en sommes fières, sans prétention. Nous voulons nous assurer que nous sommes ici pour rester.»