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Péladeau, Ménard et les syndicats

Récemment, Pierre-Karl Péladeau faisait une virulente sortie contre les organisations syndicales. Le 22 janvier, Le Devoir titrait : «Le baron des médias sonne la charge contre les syndicats tout puissants.» S’il subit la «dictature» des syndicats, où a-t-il trouvé le pouvoir de mettre ses employés du Journal de Montréal en lock-out depuis plus d’un an? Il a fait de même au Journal de Québec et au Réveil de Chicoutimi. Pour lui, un bon syndicat se soumet à ses diktats.

Appelé à commenter la crisette de PKP, Jacques Ménard, président de la Banque de Montréal au Québec, mentionnait : «Moi, je n’ai pas de bibittes ou d’appréhensions existentielles à l’égard du monde syndical. Ça fait partie de la toile sociale qu’est le Québec.» La toile est plus grande dans les pays scandinaves, qui ont un taux de couverture syndicale supérieur à 80 %, contre 39 % au Québec, ce qui ne les empêche pas d’être les plus compétitifs au monde, selon le Forum économique mondial. Parlant de bibittes, faut dire qu’il n’y pas de syndicat à la Banque de Montréal, à l’instar des autres grandes banques canadiennes.

Absence de syndicat rime avec «flexibilité» accrue pour l’employeur, comme la fois, en 2007, où la BMO supprimait 1 000 postes afin «d’améliorer son service à la clientèle et de donner un coup de pouce à ses résultats financiers après avoir connu en 2006 une de ses années les plus profitables», signalait un article. Puis, deux ans plus tard, Le Devoir du 27 mai 2009 titrait : «La BMO licenciera plus de 1 000 personnes» additionnelles, afin «d’énergiser» davantage ses profits dodus. Les licenciements sont évidemment plus expéditifs sans «contrainte» syndicale.

Il y a aussi ce recours collectif de plusieurs centaines de millions intenté en 2007 par des employés de banques canadiennes pour des heures supplémentaires non payées. Un syndicat aurait exigé le paiement du temps supplémentaire, ce qui aurait «déprimé» leurs énormes bénéfices et les dividendes des banques et réduit la rémunération des dirigeants, mais au profit des travailleurs.

Enfin, dans un article du journaliste «lockouté» Michel Van de Walle paru dans le Journal de Montréal du 19 septembre 2006 intitulé Les employeurs sabrent dans les avantages sociaux, Ellen Whelan, de l’importante firme en ressources humaines Mercer, a affirmé : «Les grandes banques canadiennes ont été parmi les premières à sabrer dans les protections d’assurance de leurs employés puisque ces derniers ne sont pas syndiqués.» En interprétant ces propos, M. Ménard n’aurait donc pas d’objection à la syndicalisation des banques?

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