Ted: Attention, ourson vulgaire
Le créateur de Family Guy, Seth MacFarlane, présente son premier film, Ted.
Avec trois séries d’animation à la télévision, 2,2 millions d’abonnés sur Twitter et une carrière de chanteur naissante, la réputation de Seth MacFarlane n’est plus à faire. Comme si ce n’était pas assez, le créateur porte maintenant le chapeau de réalisateur, alors qu’il présente son tout premier film, Ted. Pourquoi avoir mis autant de temps avant de passer à l’acte? Il voulait d’abord que ses autres projets puissent survivre sans lui.
«Quand Family Guy est revenu en ondes [en 2005, après avoir été retiré en 2001], je voulais m’assurer que le projet était pleinement sur les rails avant de travailler sur un long métrage, raconte-t-il. Parce que ça voulait dire quitter le navire pour au moins un an. C’était quelque chose que je n’avais jamais fait avant.»
Alors que Family Guy est né de deux projets de films imaginés par MacFarlane quand il était étudiant, Ted a germé de façon différente dans l’univers du créateur. «C’est une idée qui me trotte dans la tête depuis un moment, mentionne-t-il. J’avais d’abord pensé à une série d’animation, mais, pour toutes sortes de raisons, j’ai mis le projet sur la glace. Quand l’occasion de faire un premier film s’est présentée, je me suis dit que Ted serait meilleur en film qu’en série.»
L’idée – à propos d’un homme (Mark Wahlberg) dont l’ours en peluche (la voix est assurée par MacFarlane) prend vie – peut sembler plus adaptée pour l’animation. Mais MacFarlane, pourtant le maitre du genre, souhaitait présenter cette histoire en chair et… en peluche! «Je voulais que ça soit différent», explique MacFarlane en comparant le ton de Ted et de ses projets précédents.
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Sa principale préoccupation était de rendre le tout crédible, même lors d’une bataille entre Wahlberg et l’ourson animé par la capture de mouvement. «L’ironie de la scène de combat était que nous voulions qu’elle soit la plus réaliste possible, indique-t-il. Nous voulions une bataille à la Bourne Identity. Seulement, un des deux personnages s’avère être un ours en peluche! Je crois que nous avons réussi à rendre le tout crédible… et douloureux!»
Considérant les restrictions des chaines télévisées auxquelles MacFarlane doit habituellement faire face, on serait porté à croire que le fait d’avoir carte blanche en tant que réalisateur a été libérateur. Mais en réalité, l’absence de contraintes a été plutôt contraignante. «Comme les restrictions de la Federal Communications Commission n’étaient pas là, il fallait que je m’en impose moi-même, note MacFarlane. En un sens, ça devenait plus compliqué! Plutôt que de prendre pour acquis qu’on ne peut pas faire certaines choses, il faut se demander jusqu’où on peut aller.»
«Le film est coté R [13 ans et plus au Canada], mais je ne crois pas qu’il soit si intense, poursuit-il. Il n’y a pas de sexe graphique, on n’y prend pas de drogue dure, en fait, il n’y a que le langage qui dérange. Alors si ça ne vous choque pas, courez le voir! Au premier montage, on avait gardé pas mal plus de “fuck”. Nous avons choisi d’en enlever un peu parce que, même si on pouvait faire un peu ce qu’on voulait avec la cote du film, on voulait garder un certain charme à l’histoire.»
Ted
En salle dès vendredi