Des astuces pour améliorer la sécurité des ruelles vertes
L’organisme Solon a organisé un atelier de présentation de solutions artistiques et légales pour diminuer la circulation et la vitesse dans les ruelles vertes. Un concours est aussi en cours pour récompenser l’initiative la plus créative et efficace.
Cet atelier participe au programme Nos milieux de vie porté par Solon. Après avoir rencontré des représentants des écoquartiers et des comités de ruelles vertes de Rosemont, La Petite-Patrie et de Villeray, l’organisme a décidé de proposer des solutions adaptées pour chaque secteur.
Diverses problématiques ont été soulevées dans Villeray et cela donnera lieu à plusieurs ateliers. Dans Rosemont, l’action va se porter sur l’inclusion et le développement d’activités culturelles. Dans La Petite-Patrie, c’est la sécurité qui est ressortie comme enjeu principal, d’où cette soirée organisée mardi 22 août.
«Nous sommes face à des ruelles larges où il y a beaucoup de transits et il est essentiel de proposer des solutions pour apaiser ces espaces», précise Léna Payen, chargée de projet pour Solon.
L’organisme a d’abord présenté les exigences légales à respecter dans l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie. Un espace de 3,5m doit rester dégagé au sol, une hauteur de minimum 4,5m doit être respectée, la circulation est limitée à 20 km/h dans les ruelles et un automobiliste est passible d’une amende s’il utilise ces voies pour le transit, seuls les résidents ont le droit d’y circuler.
Plusieurs astuces ont ensuite été proposées pour réduire la hauteur, diminuer la largeur, inciter les automobilistes à ralentir et rendre la circulation inconfortable.
«Le but est d’inspirer les citoyens à faire autre chose que ce que l’arrondissement propose qui est souvent des bacs à fleurs. On veut montrer qu’on peut faire quelque chose de créatif, facile et qui coûte peu», explique Raphaëlle Beaulieu, chargée de communication de Solon.
L’organisme a développé des fiches pour accompagner les comités de ruelles dans la réalisation de ces outils sécuritaires. Un concours a aussi été lancé et ceux qui souhaitent y participer ont jusqu’au 24 septembre pour développer un ou plusieurs de ces concepts dans leur ruelle, faire parvenir une photo avant/après et indiquer l’objectif et l’impact que cela a eu sur la circulation automobile.
En jugeant sur la beauté et l’efficacité, Solon donnera deux prix de 250$ et 150$ aux deux comités gagnants. Toutes les informations et les fiches sont disponibles sur le site internet et la page Facebook de Solon.
Les représentants de Brin de ruelle, une ruelle située dans Villeray à la frontière avec Rosemont–La Petite-Patrie, ont participé à cet atelier et vont tenter leur chance avec ce concours.
«La vitesse et la fréquence de circulation sont un problème, il y a de plus en plus d’enfants dans la ruelle et c’est dangereux. On a essayé les excavations, les bacs et les bancs, mais on cherchait de nouvelles idées et on en a trouvé de belles», se réjouit, Gwénaël Chrétien, membre du comité de Brin de ruelle.
Dans le cadre de Nos milieux de vie, Solon souhaite aller plus loin que ces opérations avec les ruelles et envisage notamment de développer des projets autour de la mobilité dans La Petite-Patrie pour réduire l’utilisation de la voiture en incitant aux transports en commun et actif. Là encore, des rencontres citoyennes vont être réalisées dans les prochaines semaines afin d’identifier les besoins et développer de nouvelles idées.
Des solutions simples et efficacesSolon a identifié sept solutions pour améliorer la sécurité, limiter la circulation et réduire la vitesse des automobiles : – Construire des chicanes tout en respectant l’écart de 3,5m – Installer des banderoles en hauteur sans descendre en dessous de 4,5m – Rendre la chaussée inconfortable avec des dos-d’âne ou des excavations – Mettre des obstacles comme des barrières – Laisser des indicateurs de vie (jouets pour enfants, équipements sportifs…) – Élaborer une signalétique avec des panneaux ou de la peinture au sol – Faire du bruit en installant des dispositifs sonores comme des guirlandes de boîtes de conserve. L’organisme assure que ces dispositifs aident à éloigner les automobilistes des ruelles. «Il faut multiplier les aménagements, c’est l’accumulation de ces actions qui fait que ça prend», indique Léna Payen, chargée de projet pour Solon. |