La recette du succès de la Cuisine collective Hochelaga-Maisonneuve
La Cuisine collective Hochelaga-Maisonneuve (CCHM) vit de belles réussites. En alliant communautaire, économie sociale et insertion, l’organisme du quartier a réussi à se bâtir une réputation solide qui l’aide à mener plusieurs projets.
La grande nouveauté 2017 de la CCHM se passe en dehors des frontières de l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve. Depuis le mois de mars, l’organisme est en charge de la cafétéria de la confédération des syndicats nationaux (CSN) sur l’avenue de Lorimier. Ce contrat d’économie sociale va lui permettre de doubler ses revenus auto-générés d’ici la fin de l’année.
«On est au paradis. En économie sociale, on est toujours à convaincre de la pertinence et de la qualité de ce qu’on fait. Ici, c’est une cafétéria ouverte vers l’extérieur et d’autres personnes peuvent voir ce qu’on fait», avoue Benoist De Peyrelongue, le directeur général de la CCHM.
Cette nouvelle activité sert donc de vitrine, mais a aussi été intégrée dans le programme d’insertion de la Cuisine collective. À travers plusieurs plateaux de formation, au sein du service traiteur de la CCHM et désormais à la cafétéria, l’organisme veut aider des «abîmés de la vie» à rebondir. Chaque année, entre 40 et 50 personnes bénéficient de ce service.
«On accote toujours l’économie au social. La moitié des employés sont payés par les contrats d’économie sociale et la CSN nous permet d’avoir un plateau de formation en plus. C’est un modèle qui correspond à la philosophie du Québec, on se prend en charge», fait valoir M. De Peyrelongue.
En parallèle, le local de la CCHM sur la rue Adam continue d’accueillir des groupes pour l’activité originelle de cuisine collective. Si l’organisme s’est diversifié, il n’a pas perdu sa vocation première qui est d’œuvrer pour la sécurité alimentaire.
Des ateliers qui allient apprentissage scolaire et cuisine saine sont notamment proposés aux enfants de l’école Baril depuis la rentrée pour répondre à cette mission.
Des projets en pagaille
En plus de sa cuisine collective et de ses services de traiteur et de cafétéria, la CCHM nourrit d’autres projets dans divers domaines.
Depuis l’installation d’un toit potager et de ruches sur son local d’Hochelaga, elle est notamment sollicitée pour développer des espaces d’agriculture urbaine dans Montréal. Un partenariat avec Fondaction a déjà permis d’installer 40 jardinières et deux ruches autour des locaux de l’institution. La CCHM récupère les produits de ces plantations et va les utiliser pour alimenter un marché participatif qui devrait avoir lieu au printemps 2018.
La production d’herbes aromatiques du toit de la rue Adam a aussi permis d’ouvrir une bocalerie qui fabrique des huiles, vinaigres et condiments.
La CCHM gère également une résidence touristique située sur la rue Joliette à l’arrière de son local depuis plusieurs années. Ce bâtiment de quatre chambres a connu une croissance de 35% sur la saison 2016/2017.
«Ça s’enchaîne et il y a des jours où je ne cherche même pas, ça se présente tout seul. Tout cela c’est une visibilité qui est géniale pour nous», se réjouit Benoist De Peyrelongue.
Le directeur général reconnaît aussi qu’il bénéficie d’un environnement favorable dans Hochelaga. De nombreux acteurs de l’insertion sont établis dans ce quartier dynamique avec le Chic Resto Pop, les Ateliers d’Antoine, le Boulot vers, Distribution L’Escalier ou encore SOS Velo.
«Hochelaga a toujours été avant-gardiste et proactif. […] C’est un quartier qui bouge, qui est vivant et qui cherche des solutions à sa réalité», salue M. De Peyrelongue.