Mariana Mazza: humour gras et confidences salées
Jean-Sébastien Girard avait convié hier Mariana Mazza à un rendez-vous bien spécial dans le cadre du ZooFest. Au menu : du poulet frit, des blagues bien grasses, de l’humour salé, mais aussi une rencontre tout à fait digeste.
Le chroniqueur étoile de La soirée est (encore) jeune ne s’en est jamais caché : il aime les artistes, les humoristes en particulier, et il aime les cuisiner.
Il tombait donc sous le sens que «le fantaisiste le plus apprécié des Québécois et Québécoises» (c’est lui qui l’a dit en introduction avec sa modestie habituelle) leur consacre une série d’entrevues, Blagues et confidences, dans le décor feutré de l’Astral.
Des soirées sur le modèle de la défunte émission Viens voir les comédiens que ce «René Homier-Roy en plus viril» entend consacrer à la vie et à la carrière de ces humoristes, à leur méthode de travail et à leurs méthodes de création. Bref, c’est comme le balado Mike Ward sous écoute, «mais sans humoriste qui risque à tout instant de tombé dans un coma éthylique». Voilà une prémisse intéressante.
Après Louis-José Houde et Julien Lacroix, ce fut donc au tour de Mariana Mazza de se prêter à l’exercice. Même si le questionneur et la questionnée, de leur propre aveu, se connaissaient peu, le match avait de quoi piquer la curiosité.
En effet, Jean-Sébastien Girard et Mariana Mazza partagent beaucoup de choses, notamment leur relation très particulière avec leur mère («On a tous les deux été élevés par une mère monoparentale en manque d’attention qui nous ont utilisés comme objet de rigolade!») et leur amour de la malbouffe.
«On me traite de prédateur sexuel. Mais si j’avais à violenter un homme devant deux millions de personnes, ce ne serait pas “Ti-Cuir”.»
Mariana Mazza est revenue sur la pseudo-controverse qui a éclaté après qu’elle eut embrassé Éric Lapointe à pleine bouche lors du spectacle de la Fête nationale. «J’ai embrassé mon idole. C’est tout.»
C’est d’ailleurs autour d’un Vari-Baril du Colonel livré sur scène pour l’occasion que s’est déroulée une bonne partie de la rencontre.
Un tête-à-tête plein de blagues et d’anecdotes savoureuses (difficile de ne pas rire devant la dégaine de Mazza racontant son premier emploi dans une animalerie ou ses débuts sur scène «en jump suit orange»), mais aussi de réflexions véritables sur le métier d’humoriste et sur les inquiétudes qu’il amène.
«J’ai encore ces angoisses. Je ne tiens rien pour acquis, Plus ça va bien, plus on goûte à quelque chose qu’on ne veut plus perdre», a dit avec un grand sérieux la jeune femme, qui a présenté plus de 400 fois son premier spectacle solo Femme ta gueule.
«On me donne tellement d’espace. Je suis chanceuse.Peut-être qu’un jour, ça va avoir une date de péremption.»
Entre deux gorgées de sauce brune, la gagnante de l’Olivier de l’année en 2017 est revenue sur les grandes étapes de son parcours, de son enfance à Montréal-Nord à ses études en muséologie (eh oui!), mais aussi sur ses grandes influences en humour.
À savoir Jean-Marc Parent, «le meilleur humoriste au monde, une machine à soulever des foules, à soulever des villes, avec des anecdotes interminables» et… Peter McLeod, pour qui elle a eu de très bons mots.
«On est souvent méprisant avec lui parce qu’il est facile à puncher, qu’il fait des blagues niaiseuses, qu’il a l’air con. Mais il est passionné et il est cultivé. Il connaît énormément de choses sur plein de sujets. Il m’a appris comment me comporter en tournée, à parler aux diffuseurs et aux gens dans la salle. Et à ne pas oublier que ce n’est pas grâce à nous qu’on fait ce métier, c’est grâce au public.»
Celle qui a récemment fêté ses 29 ans a d’ailleurs réitéré à maintes reprises son amour de la scène et des gens qui viennent la voir.
«La tournée m’a appris que j’aime beaucoup mon métier. J’aime profondément les humains, j’aime qu’on me dise bravo, et je vais travailler extrêmement fort pour garder cette place, pour que les gens qui viennent me voir ne soient pas déçus.»
Chose certaine, ceux qui ont assisté à cette soirée n’ont certainement pas été déçus…