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Valérie Plante: un bilan de mi-mandat mitigé

Valérie Plante
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, propose que la future gare de Griffintown rende hommage à l’ancien premier ministre québécois, Bernard Landry, l’instigateur de la Cité du Multimédia, située tout près. Photo: Pablo Ortiz/Métro

Le 5 novembre 2017, Valérie Plante marquait l’histoire en devenant la première mairesse de Montréal. Des experts dressent maintenant un bilan mitigé de la première moitié de son mandat.

La question des chantiers obtient notamment des commentaires parfois opposés dans ce bilan de Valérie Plante.

«On critique beaucoup les travaux à Montréal, mais les rénovations des infrastructures du réseau d’aqueduc étaient nécessaires»,  estime la professeure au département de science politique de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), Caroline Patsias

Dans son programme électoral, en 2017, Projet Montréal s’était engagé à mieux planifier les chantiers municipaux. Afin de réduire l’impact de ces travaux sur la circulation routière, la Ville a notamment doublé les effectifs de l’Escouade mobilité en plus d’augmenter ses pouvoirs.

«Ce sont des mesures qui sont trop timides si on veut vraiment améliorer la circulation à Montréal», estime toutefois le chargé de cours à la Faculté de l’aménagement de l’Université de Montréal, Pierre Barrieau

«Les temps de déplacements sont en croissance encore à Montréal et la période de pointe continue de s’allonger.» -Pierre Barrieau

«La crise du trafic»

En matière de mobilité, les promesses prises par Mme Plante et Projet Montréal en campagne électorale étaient ambitieuses. Elle a depuis lancé l’appel d’offres pour l’acquisition de 300 autobus hybrides pour la Société de transport de Montréal. Cette dernière a aussi ajouté des lignes de bus Express afin de réduire l’achalandage sur la branche est de la ligne orange du métro à l’heure de pointe.

«Cependant, ces mesures-là ne sont que mineures par rapport à l’ampleur des travaux qui sont nécessaires pour sortir de la crise du trafic à Montréal», estime M. Barrieau. 

En ce qui a trait au projet de la ligne rose du métro, Mme Plante a été contrainte de revoir le tracé initial, qui prévoyait au départ de relier Montréal-Nord à Lachine en passant par plusieurs quartiers centraux. En juin, le gouvernement du Québec a accepté d’étudier la création du «tronçon ouest» de la ligne rose, qui prendrait la forme d’un tramway entre Lachine et le centre-ville.

«Cette évolution du projet était nécessaire parce que le projet qui avait été présenté était embryonnaire et politique», estime l’expert. Selon lui, afin de répondre aux attentes de ses électeurs, Valérie Plante doit viser à ce qu’un appel d’offre soit lancé d’ici la fin de son premier mandat.

Logements sociaux

L’habitation occupe une place plus enviable dans ce bilan de Valérie Plante. La mairesse est d’ailleurs en voie de réaliser une de ses promesses phares en la matière, soit celle de faire appliquer son règlement pour une métropole mixte. Ce dernier, qui fait actuellement l’objet d’une consultation publique, vient hausser les seuils minimaux de logements sociaux, abordables et familiaux exigés dans les projets immobiliers de la métropole.

«Ce qu’elle a fait, c’est de jeter les bases de la mixité sociale à l’ensemble de la Ville de Montréal. C’est son meilleur coup», estime la professeure à l’Université du Québec à Montréal et experte en gouvernance, Danielle Pilette

Mme Plante a par ailleurs annoncé récemment être en voie de réaliser 52% des 12 000 logements sociaux et abordables qu’elle a promis en campagne électorale. De ce nombre, 40% sont des logements sociaux «à différentes étapes de livraison», indique la Ville à Métro.

L’année dernière, la mairesse a toutefois admis qu’une partie de ces 12 000 logements ne seront pas un ajout net au parc locatif. Il s’agit plutôt, dans certains cas, d’unités abordables rénovées.

En ce qui a trait à la pire erreur ce la mairesse, l’experte pointe du doigt la décision de l’administration de présenter un premier budget en janvier 2018 prévoyant des augmentations de taxes au-dessus de l’inflation, brisant ainsi une de ses promesses électorales.

«C’est une administration très dépensière et chaque année, le budget des dépenses augmente plus vite que l’inflation. Ça affecte certains contribuables», soulève l’experte en réaction à l’augmentation de la taxe foncière que ces dépenses peuvent entraîner.

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