Aide alimentaire : de nouveaux défis à relever
Au début de la crise, les organismes communautaires ont mis sur pied un plan d’attaque en un temps record pour subvenir aux besoins alimentaires croissants des citoyens. Avec le déconfinement progressif et la fin de la prestation canadienne d’urgence, les organismes anticipent de nouveaux défis.
À Pointe-aux-Trembles et Montréal-Est, le comité vigie alimentaire, formé de plusieurs organismes et aidé par des bénévoles, a vu les demandes en aide alimentaire doubler.
L’organisme communautaire Action secours vie d’espoir distribue en moyenne 350 paniers alimentaires chaque semaine. De son côté, La Cuisine collective à toute vapeur aide près de 200 familles hebdomadairement.
Depuis la semaine dernière, les demandes d’aides ont atteint un plateau, mais demeurent élevées.
Déconfinement progressif, fin de la PCU
Les dommages de la crise sanitaire sont assez imprévisibles, mais ce qu’il y a de sûr, c’est que le dernier versement de la Prestation canadienne d’urgence (PCU) est prévu le 7 juin et le déconfinement progressif est enclenché.
La fin de la PCU, «c’est une chose qui demeure préoccupante et à laquelle on réfléchit, même si c’est difficile de le mesurer», souligne Véronique Colas, coordonnatrice de la Corporation de développement communautaire de la Pointe et membre du comité de vigie alimentaire Pointe-aux-Trembles – Montréal-Est.
Cet argent a permis à plus de sept millions de Canadiens de limiter l’impact financier de la crise sanitaire. Mais certains d’entre eux n’auront peut-être pas la chance de retrouver leur emploi.
Au début de la crise, les aides sont venues de toute part. L’arrondissement Rivière-des-Prairies – Pointe-aux-Trembles a notamment injecté 70 000$ pour aider ses organismes et a prêté des véhicules pour la livraison des boîtes alimentaire.
Le sort de l’aide d’urgence «dépendra du soutien financier que les gens offrent», pense Johanne Daigle, directrice de Prévention Pointe-de-l’Île.
Et puis, le déconfinement progressif amène avec lui son lot de déconvenues. Comme le retour à une vie normale des bénévoles qui seront moins présents pour prêter main forte.
Le centre Roussin, qui a mis à disposition une de ses salles pour la préparation des paniers alimentaires, devra lui aussi reprendre ses activités. Dès la fin juin, les enfants des camps de jour devraient réinvestir les locaux.
Du côté des organismes dont la mission première n’est pas l’aide alimentaire devront aussi reprendre leur quotidien, soulignent Johanne Daigle et Véronique Colas.
Le comité de vigie alimentaire est en train de penser à des solutions à mettre en place pour relever ces nouveaux défis.