Terminal Contrecoeur: le Port de Montréal recherche des soumissionnaires
Le Port de Montréal est à la recherche de soumissionnaires pour la conception et la construction de son ambitieux projet de terminal portuaire à Contrecoeur. Un appel de qualification a été lancé en matinée mardi.
Les groupes intéressés auront jusqu’au 2 octobre pour soumettre leur meilleure offre. L’Administration portuaire (APM) souhaite mettre en branle les travaux dès 2021. Cela pourrait permettre une mise en activité en 2024 pour ce colossal projet, qui devrait à terme accueillir plus d’un million de conteneurs par année.
«L’appel de qualification représente la première étape d’un processus d’approvisionnement ouvert pour ce projet d’infrastructure stratégique, évaluée de 750 M$ à 950 M$», peut-on lire dans un communiqué émis mardi.
La ville de Contrecoeur, où doivent théoriquement se créer 5000 emplois, se situe sur les rives du Saint-Laurent, à l’est de Montréal.
L’APM lance cet appel de qualification en pleine crise syndicale. Les débardeurs du Port, à Montréal, font toujours grève une semaine après l’avoir déclenchée. Ils demandent de meilleurs salaires et un renouvellement de la convention collective, échue en 2018.
La semaine dernière, le président de l’Association des employeurs maritimes, Martin Tessier, avait critiqué les moyens de pression des salariés. Le syndicat représentant les débardeurs a depuis admis qu’une cinquantaine d’entre eux en étaient venus aux coups envers des fonctionnaires du Port, mardi dernier.
Des questions environnementales pour Contrecoeur
Le projet de terminal portuaire de l’APM ne fait pas l’unanimité, particulièrement chez les groupes environnementalistes.
En décembre, le gouvernement fédéral a débloqué 300 M$ pour le projet par le biais de sa Banque de l’infrastructure (BIC). Or, l’Agence d’évaluation d’impact du Canada n’a toujours pas rendu de décision sur les impacts environnementaux du Terminal.
Certains groupes demandent carrément la mise à l’arrêt du processus.
Rejoint par Métro mardi, le chargé de campagne Nature et Alimentation pour Greenpeace, Olivier Kölmel, qualifie le nouvel appel d’offre du Port d’«irresponsable».
«On veut comprendre l’impact de l’expansion sur le Chevalier cuivré. C’est une espèce menacée, qui est très unique au Saint-Laurent», relate-t-il. Greenpeace demande par ailleurs un arrêté ministériel «pour assurer la protection de l’habitat essentiel» de ce poisson en voie de disparition.
Le ministre canadien des Transports, Marc Garneau, avait confirmé à la fin de l’année que le coup de départ du projet de terminal était conditionnel aux conclusions de l’étude environnementale.
«Le résultat de cette évaluation va être un facteur déterminant», avait-il martelé, de passage dans la métropole québécoise.
L’APM se dit aujourd’hui confiante d’obtenir le feu vert «dès les autorisations et permis environnementaux obtenus».
D’autres détails suivront.