Montréal-Nord: des aînés veulent faire démanteler le corridor actif sur Gouin
Plusieurs centaines d’aînés résidant dans le secteur du boulevard Gouin à Montréal-Nord demandent le retrait immédiat du projet de voie active et sécuritaire (VAS). Ils déplorent la détérioration de leur sécurité, ainsi que le retrait d’arrêts d’autobus.
André Bond, 66 ans, est locataire de la Résidence du Confort, située sur le boulevard Gouin. Indigné des effets pervers qu’ont eu le projet de (VAS) sur de nombreux aînés du secteur, il a démarré une pétition pour demander qu’il soit démantelé prématurément. Celle-ci a été signée par plus de 400 résidents en quelques heures.
Les aménagements ont notamment fait perdre des arrêts d’autobus en direction est. «Il y a une population énorme qui se sert de l’autobus 43 pour aller faire leur épicerie dans le coin de Langelier, explique M. Bond. Beaucoup ont des marchettes ou des cannes.»
Pour ces aînés, ce détail a un impact important puisqu’ils doivent maintenant marcher plusieurs centaines de mètres jusqu’au boulevard Henri-Bourassa pour transiter vers l’est, soutient M. Bond.
«Il y a des pentes assez raides pour eux. Ça ne peut pas rester comme ça.»
Les personnes âgées du secteur déplorent également des risques pour la sécurité qu’ont apporté les nouveaux aménagements.
«Il faut toujours que je surveille pour ne pas qu’un bicycle me rentre dedans, mentionne Ginette Côté. Il y en a qui roulent vite et à qui ça dérange quand on est dans leurs jambes», ajoute-t-elle.
Manifestation et visite d’élus
Chez les retraités du secteur, la frustration est à ce point vive que plus d’une centaine d’entre eux sont venus manifester vendredi leur mécontentement face au projet, devant la Résidence du Confort.
Ils attendaient de pied ferme la mairesse de Montréal-Nord Christine Black, le conseiller nord-montrélais Abdelhaq Sari et le membre du comité exécutif de la Ville, Éric Alan Caldwell, venus prendre le pouls des citoyens sur les aménagements.
M. Bond, qui avait également organisé cette manifestation, a été insatisfait des réponses des élus. «Ils ont dit qu’ils allaient analyser ça, affirme-t-il. Il ont juste patiné.»
«Dissussions très intensives»
Début juillet, alors que l’arrondissement était toujours en discussion avec la Ville au sujet de la forme finale du projet, la conseillère nord-montréalaise Chantal Rossi avait assuré que l’arrondissement n’hésiterait pas à modifier ou démanteler le projet de la Ville de Montréal s’il ne s’avérait pas sécuritaire.
Depuis son implantation, le projet fait polémique dans le secteur. Certains citoyens sont heureux des aménagements, mais plusieurs ont vivement déploré ses effets négatifs, notamment sur la sécurité.
En entrevue avec Métro, la mairesse Black explique que l’arrondissement a actuellement des «discussions très intensives» avec le Service de police de la Ville de Montréal et la Ville de Montréal, refusant toutefois de préciser la nature de celles-ci.
Mme Black défend à nouveau les décisions de l’arrondissement quant à la forme finale des aménagements.
«Pour nous, c’était important qu’il y ait le moins d’impacts possible», affirme-t-elle, ajoutant qu’elle avait pris sa décision «avec toutes les informations qu’elle détenait».
La mairesse pointe également d’autres raisons qui expliquent également les difficultés de déplacements des aînés.
«Il y a des bannière d’épiceries qui offraient un service d’autobus qu’elles n’ont pas poursuivi après la pandémie», explique-t-elle, affirmant qu’elle ne possédait pas cette information au moment de configurer la VAS.
Sollicité pour une entrevue sur les intentions de la ville-centre, Éric Alan Caldwell n’a pas donné suite à la demande de Métro.