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Coronavirus: Montréal a atteint un «plateau inconfortable»

coronavirus Mylène Drouin
Dre Mylène Drouin, directrice régionale de santé publique de Montréal. Photo: (Pablo A. Ortiz / Métro)

La situation du coronavirus s’est stabilisée à Montréal, mais à un «plateau inconfortable», a indiqué la Santé publique vendredi. Un assouplissement de certaines restrictions est toutefois envisagé dans la métropole pour donner un répit à la population.

La directrice régionale de santé publique de Montréal (DRSP), Mylène Drouin, a donné une conférence de presse vendredi pour faire le point sur la transmission du coronavirus dans la métropole, environ un mois après son passage en zone rouge.

«La situation demeure stable sur tous nos indicateurs […] Je pense que globalement, on peut se féliciter. Nos efforts ont porté fruit», a-t-elle souligné. Du même souffle, elle ajoute cependant que le plateau atteint «n’est pas confortable» alors que la transmission communautaire du coronavirus continue. Elle est particulièrement importante dans certains quartiers montréalais, incluant notamment Côte-des-Neiges, Côte-Saint-Luc, Saint-Laurent et Parc-Extension, où la Santé publique entend augmenter ses efforts en matière de dépistage.

«Infléchir» la courbe

Globalement, Montréal a enregistré au cours des sept derniers jours 1648 cas, soit «autour de 240-250 cas en moyenne par jour», ce qui est inférieur à la moyenne quotidienne enregistrée les deux semaines précédentes, qui tournait autour de 310 cas par jour, selon un récent rapport de la Santé publique de Montréal. Le nombre de contacts à retracer pour chaque cas positif a toutefois connu une certaine remontée récemment, tandis que le taux de positivité tourne autour de 5% dans la métropole actuellement.

«Je vous demande, comme le gouvernement, de ne pas baisser la garde. La transmission communautaire augmente. On est encore dans la zone rouge, donc on doit continuer à faire des efforts pendant encore quelques semaines», a ajouté Mme Drouin, qui aimerait «infléchir» la courbe épidémiologique d’ici au temps des Fêtes.

Plus d’éclosions dans les écoles

On rapporte par ailleurs 236 éclosions actives actuellement à Montréal. De ce nombre, 62 proviennent de milieux de travail, en baisse par rapport à la semaine dernière. La situation est plus préoccupante dans les écoles, cependant.

«C’est vraiment dans le secteur du milieu scolaire qu’on les plus fortes hausses en terme de nombre de cas et du nombre d’éclosions», a évoqué Mylène Drouin. Elle rapporte ainsi 25 éclosions actives dans des services de garde et 93 en milieux scolaires.

«On a même dû fermer une école hier parce que les cas étaient dispersés dans la quasi-totalité des classes», a-t-elle ajouté. Au moment d’écrire ces lignes, Métro n’avait pu préciser de quelle école il s’agit. Celle-ci serait située dans le nord de l’île.

La Santé publique s’inquiète par ailleurs de la hausse du nombre de cas positifs au coronavirus dans les CHSLD de Montréal, qui est passé en une semaine de 41 à 88. Il a aussi augmenté dans les résidences privées pour aînés, passant de 42 à 47 cas positifs.

«Il faut continuer d’être très vigilants, dans un contexte où notre réseau de la santé est en pénurie de personnel», a soulevé la présidente-directrice générale du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, Sonia Bélanger.

Cette dernière a d’ailleurs souligné que 45 000 personnes sont actuellement en attente d’une chirurgie à Montréal en raison du contexte de la pandémie.

«Pour les prochaines semaines, on doit faire un effort pour réduire nos contacts.» -Mylène Drouin, DRSP

Vers des assouplissements

Mme Drouin a toutefois reconnu la fatigue de la population montréalaise, alors que Québec a annoncé cette semaine une prolongation des restrictions dans les régions en zone rouge au moins jusqu’au 23 novembre. Dans les derniers jours, tant les restaurateurs qui les propriétaires de gyms – et leurs clients – ont fait part de leur opposition au prolongement de certaines de ces restrictions.

«Même si on reste dans la zone rouge pour une longue période, et j’espère que ce ne sera pas le cas, on va devoir modérer notre intervention parce que la population aura de la difficulté à supporter ces restrictions pendant un long moment», a-t-elle évoqué.

Questionnée par Métro, Mme Drouin a indiqué vouloir prioriser la reprise des activités où le risque de transmission du coronavirus est le plus faible. Elle a ainsi évoqué la réouverture possible des bibliothèques publiques. Certaines activités sportives pourraient aussi reprendre, a-t-elle dit, sans toutefois donner d’exemples précis.

«Il y a sans doute des sous-groupes et des types d’activités qui sont moins à risque et c’est ce qu’on est en train d’identifier pour voir ce qu’on pourrait rouvrir», a-t-elle ajouté.

Mme Drouin a aussi souligné l’importance de trouver des moyens d’inciter les Montréalais à prendre l’air cet hiver, les risques de transmission du coronavirus étant plus faibles à l’extérieur qu’à l’intérieur.

«On se doit de regarder avec nos partenaires comment on peut développer une offre d’activités qui vont permettre aux gens de socialiser et d’ainsi vivre une vie plus normale», a-t-elle dit.

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