Première saison réussie au Jardin de l’espoir
Le Fonds d’aide de l’Ouest-de-l’Île a rendu bien utile cet été son terrain laissé vacant par l’incendie de sa friperie et de ses bureaux en décembre 2019 en y aménageant un jardin collectif nommé Jardin de l’espoir. À la suite du succès de cette première expérience, il prépare déjà une plus grande programmation pour 2022.
Plus d’un an après l’incendie de sa friperie et de ses bureaux de la rue Centre commercial, l’organisme, qui opère notamment une banque alimentaire, a démarré un projet en sécurité alimentaire auprès de ses utilisateurs.
Une quinzaine de familles monoparentales qui comprennent une trentaine d’enfants ont participé à la plantation, l’entretien et la cueillette de légumes et fines herbes au cours de l’été. Il visait ainsi à leur donner accès à de nombreux légumes frais et à enseigner aux enfants les rouages de l’agriculture urbaine.
«Dans la dernière année, avec la pandémie et l’inflation, on voit que le recours aux banques alimentaires s’accentue, indique le président du conseil d’administration, Michael Labelle. On a donc décidé de faire quelque chose avec notre terrain vacant de façon à s’attaquer à la fois à cette problématique et en faire profiter toute la communauté.»
L’initiative a nécessité le remplissage de l’important trou laissé à cet endroit par l’incendie. Une fois le terrain réaménagé avec du paillis, l’organisme s’est procuré des sacs géotextiles pour y planter des légumes.
«C’est une façon de faire qui nous permet d’aménager l’espace de manière plus efficace et qui démontre aux visiteurs qu’il est possible de faire de l’agriculture dans de petits espaces, comme sur un balcon», continue-t-il.
Communauté
La décision de faire du Jardin de l’espoir un jardin collectif plutôt qu’un jardin communautaire a été prise afin d’en faire un lieu de rencontres et de découvertes pour les résidents du secteur.
«Dans un jardin communautaire, chacun réserve sa parcelle et travaille chacun de son côté, alors qu’un jardin collectif requiert la collaboration de tous dans un même objectif, indique M. Labelle. Ça encourage le partage des compétences et ça permet à tous de profiter du jardin.»
«Entre l’incendie et la pandémie, notre organisme a traversé beaucoup de moments difficiles ces dernières années. L’idée de mettre en place un projet comme celui-ci a donc fait du bien à beaucoup le monde.»
Michael Labelle
Au cours de l’été, de nombreux voisins ont incorporé cette adresse à leur marche quotidienne. «On a plusieurs réguliers qui viennent nous dire bonjour et à qui ça permet de briser l’isolement, explique la coordonnatrice du projet, Nathalie Tanguay. L’objectif est d’en faire un lieu accueillant pour tous.»
Futur
Le Fonds d’aide de l’Ouest-de-l’Île avait d’abord comme objectif de bâtir des logements sociaux avec son terrain laissé vacant. Cependant, cette idée nécessite du financement supplémentaire.
C’est en attendant de l’obtenir que l’organisme a décidé de mettre en place le jardin collectif. Ce dernier n’est cependant pas près de disparaître. «Si jamais on réussissait à concrétiser le projet de logements, on mettrait le jardin sur le toit, projette M. Labelle. Mais tout ça, c’est sur le très long terme.»
En se basant sur le succès de ce premier été, la programmation de l’an prochain pourrait rendre le terrain encore plus accessible aux résidents de l’arrondissement. Des ateliers, des formations, des camps de jour ainsi que des ajouts de plantations sont envisagés par les coordonnateurs de l’initiative.
D’ici là, le Jardin fermera pour l’hiver le 2 octobre prochain. Il sera de retour dès le début de l’été prochain.
Le Jardin de l’espoir collectif est situé sur la rue Centre commercial à Roxboro.