Christine Black: un style qui s’impose en politique municipale
Christine Black s’impose en politique municipale. La mairesse réélue de Montréal-Nord a récolté deux fois plus de votes que son adversaire de Projet Montréal Will Prosper. Elle a même reçu plus d’appuis à l’échelle de l’arrondissement que son chef Denis Coderre, dont c’est pourtant le château fort.
Christine Black a remporté un troisième mandat avec près de 5800 de voix plus que le candidat de Projet Montréal.
Le parti de Valérie Plante a pourtant déployé beaucoup plus d’efforts dans l’arrondissement qu’en 2017, fait remarquer Sacha Wilky Merazil, ex-candidat de Projet Montréal et observateur de la scène politique.
Cette année, l’équipe de Will Prosper bénéficiait d’une équipe de près de 200 bénévoles et d’un local de campagne. Mme Plante a aussi multiplié les visites.
Son candidat vedette n’a obtenu la faveur que de 29,14% des électeurs. Il y a quatre ans, le candidat de Projet Montréal, Balarama Holness, avait récolté 33,72% des voix.
Valérie Plante gagne du terrain
Pour la spécialiste des affaires municipales Danielle Pilette, les efforts de Projet Montréal dans Montréal-Nord ont davantage servi à Valérie Plante qu’à son candidat, dont le passé est venu le rattraper en début de campagne.
«Mme Plante et ses conseillers savaient qu’il y avait des votes progressistes à aller chercher dans Montréal-Nord. Elle est allée y chercher plus de votes que sa formation, comme dans d’autres châteaux forts d’Ensemble Montréal», analyse la professeure associée à l’UQÀM.
La mairesse de Montréal a effectivement été plus populaire que Will Prosper. Elle a obtenu 5 223 votes dans Montréal-Nord, tandis que son candidat en a récolté 4 851.
Quant à elle, Christine Black a maintenu ses appuis. Elle a obtenu en tout 10 638 votes, soit près de 300 de plus que son chef Denis Coderre à l’échelle de l’arrondissement.
Les femmes ont la cote
Pour Danielle Pilette, Christine Black et Valérie Plante ont un style très semblable, bien qu’elles soient de formations politiques opposées. Elles se démarquent par leur approche institutionnelle. Selon elle, c’est ce qui explique qu’elles soient toutes les deux plus populaires que leur parti.
Christine Black a un style très institutionnel. Elle très familiale, presque maternelle. Elle projette aussi une image d’ouverture à la diversité et au communautaire. Ça a joué en sa faveur.
Danielle Pilette, professeure à l’UQÀM et spécialiste en administration municipale.
La spécialiste souligne que les élections municipales de 2021 ont été celles des femmes, en raison de l’évolution des villes. Des domaines plus «féminins», comme la santé publique, la culture et le communautaire, ont pris plus de place où par rapport déneigement et à la voirie, pour lesquels les électeurs avaient davantage tendance à accorder leur confiance aux hommes.