Autobus, enseignants, COVID-19: une rentrée scolaire «normale»?
Pour une troisième année consécutive, le retour à l’école est marqué par de nombreuses inquiétudes. La pénurie d’enseignants qualifiés et d’autres membres du personnel, les changements de dernière minute pour les autobus scolaires et le spectre de la COVID-19 viennent noircir le tableau d’une rentrée scolaire encore une fois atypique.
Il est difficile d’avoir une idée précise des écoles qui sont les plus affectées par la pénurie d’enseignants. Le Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) a été le seul parmi les centres de services et commissions scolaires de la métropole à répondre aux questions de Métro à ce sujet.
Le CSSDM affirme être dans une campagne de recrutement «intensive» pour remplir ses classes d’enseignants et de personnel. La situation dans ses établissements semble toutefois s’améliorer. Cependant, aucun chiffre n’est disponible quant au nombre de postes toujours vacants. C’est aussi le cas pour le nombre d’enseignants recrutés, qu’ils soient qualifiés ou non.
«Les équipes du CSSDM conjuguent leurs efforts au quotidien pour recruter de nouveaux enseignants et le personnel non enseignant nécessaires dans nos établissements, explique le CSSDM. Bien que nos besoins soient importants, la plupart des postes sont pourvus.»
Néanmoins, le corps professoral demeure préoccupé. Le vice-président de la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec, Léandre Lapointe, s’inquiète de voir ce phénomène s’amplifier et toucher directement les élèves.
«On arrive aujourd’hui avec plusieurs enseignants manquants et on va engager à peu près n’importe qui. […] La classe, ce n’est pas un endroit de gardiennage. En bout de ligne, qui est-ce qui va payer pour ça? C’est la qualité de l’enseignement», dit-il.
Lui non plus ne parvient pas à obtenir des chiffres exacts sur le recrutement d’enseignants pour la rentrée scolaire. Selon lui, la situation n’est pas «extrêmement alarmante» pour le moment, mais il s’attend toutefois à une rentrée «compliquée».
Y aura-t-il des autobus?
Hier, en fin de journée, le gouvernement et la Fédération des transporteurs par autobus ont annoncé une nouvelle entente. Les centres de services scolaires et les commissions scolaires anglophones doivent maintenant s’assurer que le service de transport scolaire sera déployé à temps pour la rentrée.
Ce qui ne sera pas une mince affaire pour plusieurs organismes. Au CSSDM, la rentrée se fait dès aujourd’hui alors que d’autres centres ont opté pour une rentrée la semaine prochaine. Hier, le gouvernement indiquait seulement que «l’offre sera déployée graduellement» à partir d’aujourd’hui. Près de 6700 élèves dépendent des autobus scolaires au CSSDM.
Tard hier, le CSSDM indiquait sur son site web qu’il y aura bel et bien des autobus disponibles pour la rentrée scolaire. Il invite toutefois les parents à opter pour d’autres moyens si possible.
Le service par autobus jaune sera donc assuré dès demain, vendredi le 26 août. Cependant, puisque des détails logistiques sont toujours à finaliser, nous invitons les parents qui le peuvent à assurer le transport de leur enfant à l’école, du moins pour le premier jour de classe. Il s’agit de la façon la plus sûre d’éviter des retards potentiels ou autres désagréments pouvant survenir lors de la reprise du service.
Extrait du site web du CSSDM.
Face à cette entente tardive et au flou qui persiste, une augmentation de marcheurs et de voitures aux alentours des écoles est à prévoir. Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) n’a pas répondu à Métro concernant la mise en place de mesures additionnelles pour assurer la sécurité des élèves.
Pas de mesures sanitaires
Le gouvernement avait mis en place de nombreuses mesures dans les milieux scolaires au cours de la pandémie. Les «bulles-classes», le port du masque et l’enseignement à distance pour les élèves atteints de la COVID-19 étaient alors devenus une nouvelle réalité.
Bien que la crainte d’une énième vague de COVID-19 plane au-dessus du Québec, c’est une rentrée scolaire de type prépandémique cette année pour les élèves. Aucune «bulle-classe» ne sera mise en place et le masque pourra rester à la maison. L’enseignement à distance ne reprend pas non plus.
«Ce dont le ministère nous parle, c’est une rentrée sanitaire normale, explique Léandre Lapointe. Ce qu’on nous dit, c’est que les pourcentages de jeunes qui ont reçu un ou deux vaccins sont élevés.»