Des voix s’unissent pour sauver l’Hôpital de Lachine
Devant la décision du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) de revoir la fonction communautaire de l’Hôpital de Lachine et celle de la direction de l’hôpital de fermer l’aile des urgences, des citoyens, des employés et des politiciens unissent leurs voix pour faire marche arrière.
Avec le comité Sauvons l’Hôpital de Lachine, le député de Marquette, Enrico Ciccone, déposera une pétition visant à maintenir le statut communautaire et les urgences 24/7 de l’Hôpital de Lachine à l’Assemblée nationale. À la cause se joignent aussi les voix de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) ainsi que de «tous les maires de l’ouest de l’île», selon la mairesse de l’arrondissement Lachine, Maja Vodanovic. «La voix de la population de Lachine est unie et organisée et elle sait ce dont elle a de besoin», a affirmé cette dernière en point de presse vendredi matin.
Pour le FSSS-CSN, les décisions iraient contre une motion adoptée en 2007 à l’Assemblée nationale garantissait le statut communautaire de l’hôpital ainsi que «le maintien de tous ses services – y compris l’urgence et l’unité des soins intensifs».
Plus d’attente aux urgences et plus de décès
Ouvert en 1913, l’Hôpital de Lachine est le seul hôpital francophone de l’ouest de l’île, desservant une population de près de 300 000 personnes.
En fermant l’urgence, les patients de l’Hôpital de Lachine devront se diriger vers les urgences des autres établissements, lesquelles sont déjà surchargées selon les taux d’achalandage signalés. «Lakeshore, 181%, l’hôpital Royal Victoria, 191%, l’hôpital Lasalle 180%», donne Dr Paul Saba à titre d’exemple.
Plus d’attente, c’est une «hausse des décès» qui pourrait atteindre «15%», selon lui. Dr Saba croit aussi que le manque de personnel justifiant la fermeture de l’aile des urgences est un mythe. «Nous avons assez de médecins d’infirmières», croit-il.
Pour le député de Marquette, il ne faut pas non plus oublier que ce n’est «pas tout le monde qui peut se permettre de prendre un taxi» ou même «l’ambulance» pour aller à un autre établissement de santé, rappelant que beaucoup de patients de l’hôpital communautaire de Lachine s’y rendent «à pied». Ce que M. Ciccone demande, «c’est qu’il y aille une consultation citoyenne».
Depuis le 14 février, les heures d’ouverture de l’Hôpital de Lachine ont été réduites pour ne se limiter que de 8h à 22h. Les ambulances qui s’y seraient normalement rendues sont aussi redirigées vers les urgences d’autres hôpitaux. Une manifestation contre l’éventuelle fermeture de l’aile des soins d’urgence avait eu lieu le 18 mars dernier devant les portes de l’hôpital.