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La victoire de Claude Robinson

La détermination de Claude Robinson aura consacré la victoire du pot de terre contre le pot de fer, et affermit le droit d'auteur. Photo: Photo: Isabelle Bergeron
Joanny-Furtin Michel - TC Media

Un mois après la décision de la Cour suprême dans le litige l’opposant à CINAR, l’auteur Verdunois Claude Robinson a eu gain de cause. Il s’avoue soulagé et plus serein, même s’il doit encore œuvrer pour récupérer ses dûs.

«C’est une grande victoire pour le droit des auteurs et des créateurs» a commenté l’intéressé lors de sa rencontre avec les médias lundi matin, lui qui était volontairement resté discret depuis la publication de la décision de la Cour suprême le 23 décembre dernier.

Rappelons que cette décision confirmait clairement que son œuvre avait été plagiée et rétablissait en partie les montants octroyés en première instance. Claude Robinson ne s’est pas privé de traiter ses adversaires de «bandits». «Ce dernier jugement me laisse dans une situation où je vais courir et devoir affronter encore mes adversaires pour récupérer ce qui m’est dû entre le Québec, la France et l’Allemagne.»

Heureusement pour lui, la réciprocité des lois issue des accords entre la France et le Québec devraient lui simplifier la tâche. Les assureurs judiciaires de France Animation par exemple, eux aussi bernés par CINAR, devraient lui verser 1,5M$ d’ici la fin de février. Une somme qui lui permettra de prendre le temps serein de faire les démarches pour récupérer le plus possible ce que lui a octroyé la Cour. «N’oublions pas que ce dossier représente avec tous les frais inclus un budget total avoisinant les 8M$!»

Une jurisprudence qui fera date

Claude Robinson s’est également réjoui que ce jugement ait précisé de notions cruciales pour les créateurs quant à l’utilisation d’une partie de leur œuvre.

«Les multiples procédures que j’ai dû traverser auront au moins contribué à ce que les projets des créateurs soient désormais mieux protégés», déclare le dessinateur et auteur qui remercie chaleureusement tous ceux qui l’ont soutenu et notamment le public, «des gens qui me donnent des becs, quand ils me croisent dans la rue, qui me serrent dans leurs bras. Des gestes qui m’auront permis de ne pas sombrer alors que le suicide me guettait. 50 000 personnes se sont cotisées pour aider financièrement ma cause: c’est deux fois le centre Bell!»

Celle qu’il ne remerciera jamais assez, «c’est mon épouse, Claire Robert. Elle a été de tous les instants les plus difficiles. Elle-même a subi de l’intimidation de la part de la partie adverse. Sans son soutien, je n’aurai jamais tenu aussi longtemps. Si elle avait dit  »on ne s’engage pas là-dedans », je n’aurais rien fait… il y a 18 ans. J’ai appris que je pouvais être persévérant… », conclut-il d’un clin d’œil.

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