La messe néo-soul d’Erykah Badu
L’Américaine Erykah Badu a transformé la salle Wilfrid-Pelletier de la Place-des-Arts en grand rassemblement néo-soul, lundi soir, pendant le Festival de Jazz.
Erykah Badu s’est pourtant fait attendre près d’une demi-heure après l’heure prévue du concert. Tant pis. Quand elle est arrivée, entonnant 20 Feet Tall, de son dernier album (qui date quand même de 2010), la salle était en délire.
Pendant On & On, son tout premier single – qui lui a valu un Grammy – tout le monde ou presque dansait. Puis, certains spectateurs se sont rassemblés au-devant de la scène, s’agglutinant petit à petit, jusqu’à déborder sur les côtés. Plus personne ne se souciait des règles d’utilisation de son téléphone cellulaire; et plusieurs personnes circulaient au parterre. Le décorum de la salle Wilfrid-Pelletier a disparu. La fête était commencée.
L’attitude, la gestuelle, la voix d’Erykah étaient envoûtantes. Il y avait des projections en arrière-plan de la scène (ah oui?), mais on ne les voyait pas tant on était hypnotisé par la présence de la chanteuse. Les grooves de ses succès – Appletree, Love of My Life, Cleva, Window Seat, Bag Lady, entre autres – étaient plus qu’efficaces, tout comme ses musiciens et ses choristes.
L’artiste texane a été avare de mots pour les salutations d’usage. Enfin. Ça lui a pris bien du temps avant de sortir un «Hey Montréal, I’m so happy to be here» chanté. Mais l’artiste, politiquement engagée, s’était déliée la langue un peu plus tôt avec un discours sur le phénomène de l’occupation des territoires partout dans le monde par des puissances étrangères.
Au moment d’écrire ces lignes, le spectacle n’était pas terminé. Euh. Pardon. Le party n’était pas fini.
Prix Ella-Fitzgerald
– Le Festival de Jazz a remis à Erykah Badu, hier après son concert, le prix Ella-Fitzgerald.
– Ce prix est décerné depuis 1999 à un artiste afin de souligner son «extraordinaire contribution au jazz vocal contemporain».