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Problèmes d’hébergement pour les autistes adultes

VANCOUVER – Des autistes rendus à l’âge adulte peinent à se trouver un endroit pour vivre lorsqu’ils partent de la maison de leurs parents et le problème est tel, qu’un organisme de New York a lancé une compétition internationale pour trouver une solution à ce «tsunami» de jeunes adolescents qui sont en quête d’un nouveau logis.

L’organisme Autism Speak offrira trois prix de 50 000 $ US aux participants qui proposeront les meilleurs moyens pour fournir un toit à ces gens, une façon, selon la porte-parole Lisa Goring, de sensibiliser la communauté internationale au problème.

La plupart des autistes vivent longtemps avec leurs familles, qui s’inquiètent de ce qui se passera avec leur proche lorsqu’ils ne pourront plus s’acquitter de cette tâche, a expliqué Mme Goring. Certains adultes pourront vivre de façon indépendante, mais d’autres qui sont affectés plus sévèrement n’en seront pas capables.

La date limite pour le concours est le 16 mars 2016, mais des dizaines de propositions ont déjà été soumises, a souligné Dave Kearon, le directeur des services pour adultes de l’organisme. La plupart des suggestions proviennent des États-Unis, mais d’autres ont été formulées à partir du Canada, de l’Espagne, de la Suède et de l’Irak.

Selon le docteur Anthony Bailey, professeur de psychiatrie à l’université de la Colombie-Britannique, plusieurs jeunes adultes atteints de ce trouble restent à la maison parce qu’ils ne peuvent pas trouver un emploi bien rémunéré en fonction de leurs capacités, surtout que certains éprouvent d’autres problèmes psychologiques dont l’anxiété et la dépression.

D’autres personnes reçoivent leur diagnostic plus tard dans leur vie, parfois lorsque leurs parents sont très âgés.

Pourtant, les autistes ont un grand potentiel et ils pourraient offrir beaucoup à la société, mais ils sont freinés par les problèmes d’emploi et d’hébergement, a soutenu le docteur Bailey, ajoutant que le gouvernement devrait prendre conscience du problème.

Kalliopi Tochtamis, qui vit à Montréal avec son mari et ses trois filles, dit qu’elle ne sait pas ce qu’il arrivera à son aînée, Jennifer Romano, lorsqu’elle ne pourra plus prendre soin d’elle. «Ce sont des questions pour lesquelles je n’ai pas de réponse», a-t-elle confié.

Jennifer, âgée de 16 ans, a un trouble d’autisme «léger» et bien qu’elle veuille vivre indépendamment, elle ne peut pas encore prendre l’autobus seule puisqu’elle risque de se perdre.

À North Vancouver, Jemana Elsharkawi et son mari prendront la relève de ses parents qui hébergent actuellement son frère, Adam, 24 ans. «Je me sens incroyablement chanceuse que ma fille se prépare à faire cela», a affirmé sa mère, Deborah Pugh.

Mme Elsharkawi et son époux deviendront donc les principaux soignants de son frère. Étant donné les prix exorbitants des maisons dans la région métropolitaine de Vancouver, ils achèteront une résidence sur l’île de Vancouver, où Adam aura sa propre chambre.

«C’est un engagement important, a-t-elle expliqué. Ce n’est pas seulement une question de s’engager pour sa propre famille et d’aider ses propres enfants. On va aussi aider l’enfant d’une autre personne, son frère, pour probablement le reste de sa vie.»

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