Airbnb: une loi difficile à renforcer dans Le Plateau
Alors que le gouvernement provincial s’apprête à renforcer la loi sur les gîtes touristiques pour encadrer les Airbnb, le maire du Plateau-Mont-Royal, Luc Ferrandez, indique que même une fois votée, l’application d’une telle loi prendra du temps, en raison du très grand nombre d’espaces à louer ainsi sur le territoire.
Au total, environ 1300 appartements sont disponibles sur le site de location en ligne, dans l’arrondissement. Pour réussir à contrôler autant d’endroits, le tout nécessiterait un très grand nombre d’inspecteurs, dans le cadre réglementaire actuel.
«Il faut envoyer des inspecteurs plusieurs fois pour réussir à prouver l’exploitation récurrente d’Airbnb. On ne peut pas tout inspecter, c’est impossible», expliquait le maire Ferrandez, lors du dernier conseil d’arrondissement.
Avec la nouvelle loi, les exploitations Airbnb seraient considérées comme de l’exploitation commerciale illégale, ce qui donnerait un levier à l’arrondissement.
«Leur compte de taxes deviendrait quatre fois plus élevé, puisqu’on les facturerait pour la période où ça aurait été exploité de façon commerciale illégalement. C’est un moyen beaucoup plus efficace que la contravention», indique M. Ferrandez.
À chaque conseil d’arrondissement depuis près de six mois, des citoyens font état des dérangements liés au bruit de ceux qui exploitent leur immeuble à logements comme un gîte, mais aussi des évictions par des propriétaires qui louent plutôt sur le site pour faire plus de profits avec leur logement.
Un phénomène en augmentation
Le phénomène de location Airbnb a pris une telle ampleur que le comité logement du Plateau-Mont-Royal obtient maintenant un coup de pouce d’une stagiaire en droit de l’Université de Montréal pour recenser tout ce que dit la loi sur le sujet.
«Depuis deux ans, on entend beaucoup parler d’Airbnb. Il y a toutes sortes de questions qu’on doit éclaircir. Par exemple, si vous sous-louez votre appartement et que les touristes sont bruyants, êtes-vous responsables? Le propriétaire doit-il être informé de la sous-location?», élabore Vicky Chouinard du comité logement du Plateau-Mont-Royal.