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Nouveau commerce alimentaire: Une annonce difficile à avaler

Photo: Gracieuseté

L’arrivée d’une nouvelle épicerie au coin des rues Bannantyne et Godin, à Verdun, inquiète les propriétaires de commerces alimentaires avoisinants tout comme certains résidents. Le marché fait partie d’un projet immobilier locatif de trois étages soumis à une consultation publique le 26 avril.

Le secteur Desmarchais est considéré un désert alimentaire, où il est difficile de s’approvisionner en produits frais. «Nous voulons offrir des fruits et légumes, dans une optique de ville saine», justifie Marie-Andrée Mauger, conseillère de Projet Montréal qui avait proposé l’implantation d’une épicerie dans le projet locatif de 12 unités.

Lors du dernier conseil d’arrondissement, le 5 avril, les élus avaient adopté une règlementation qui obligeait le promoteur d’inclure un commerce dans sa construction, avec la restriction qu’il soit dédié à l’alimentation.

Concurrence

Certains résidents ont proposé d’aménager un commerce spécialisé, qui apporterait du nouveau dans le quartier. Le choix final reviendra toutefois au promoteur, dont l’identité sera dévoilée ultérieurement.

Christian Tondreau, le propriétaire du Marché Tondreau situé à quelques coins de rues du futur projet, craint une baisse de sa clientèle. «20 personnes travaillent pour moi et j’ai peur pour leur emploi», souligne-t-il.

Son marché offre justement des produits frais et de la boucherie.

L’administration locale se veut rassurante. Le nouveau commerce ne totalisera que 400m² sur deux étages. Selon les plans, il pourrait s’agir d’une petite épicerie avec un service de traiteur et un maximum de 12 places assises.

«Le nouveau commerce ne sera ni un dépanneur ni une vraie épicerie grande surface, comment comptent-ils être compétitifs?» s’interroge Michael Han, propriétaire du dépanneur Campeau, dont la surface couvre environ 100m².

Celui qui doit déjà travailler des 60 heures par semaine avec sa conjointe prévoit une guerre des prix en plus d’un combat acharné pour maintenir sa clientèle, qui ne seront positifs pour personne selon lui.

Le dépanneur Campeau pourra peut-être survivre en baissant ses profits, mais M. Han estime que ça sera difficile, le marché étant saturé.

Promouvoir l’achat local

Les dépanneurs n’ont pas été pris en compte dans l’étude du secteur concernant le désert alimentaire.

«Nous faisons le pari que les résidents vont ainsi acheter plus local et pas au détriment des commerces existants», explique Mme Mauger, ajoutant que les élus espèrent ainsi que les Verdunois seront plus nombreux à manger santé.

À la suite du processus de consultation, certaines modifications pourraient être apportées au projet immobilier, notamment concernant les aires de stationnement et l’architecture. Le conseil d’arrondissement devra se prononcer sur une nouvelle résolution le 3 mai.

 

Stationnement et architecture problématiques

Seulement six places stationnements sont prévues pour les locataires du nouveau projet mixte de la rue Bannantyne. Les élus de Verdun ont approuvé une dérogation pour contourner le règlement qui forcerait la construction de 16 places pour les 12 logements et le commerce.

Les voisins se plaignent déjà de l’achalandage que cela pourrait susciter dans le secteur. Selon certains qui se sont exprimés lors de la consultation publique, le trafic est important le matin comme le soir et il est déjà difficile de se stationner.

«Plus de circulation apporte plus de danger», mentionne un Verdunois, qui a joint sa voix à certains parents qui craignent pour la sécurité des enfants qui jouent autant aux abords de l’école que dans la ruelle.

Intégration

Le nouvel édifice comporterait trois étages, le premier dans Desmarchais. Des résidents redoutent donc que leur quartier ne soit défiguré par le bâtiment gris et blanc d’allure moderne qui pourrait jurer avec les briques des maisons voisines.

 

Les plans proposés prévoient un bâtiment d’architecture contemporaine. La maçonnerie et le panneau cimentaire constitueront les principaux parements extérieurs. Les deux tiers des logements auront deux chambres et les autres, deux.

Trois terrasses seront aménagées sur le toit pour les locataires. Le promoteur devra également s’occuper de l’aménagement paysager et maximiser la plantation d’arbres sur le terrain.

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