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Propos jugés racistes: Lynne Shand expulsée de son parti

Lynne Shand siègera dorénavant comme conseillère indépendante. Photo: Courtoisie

Le maire de l’arrondissement d’Anjou, Luis Miranda, a expulsé mercredi de son parti la conseillère municipale Lynne Shand, quelques jours après que celle-ci ait tenu des propos controversés sur sa page Facebook.

Après une consultation avec une spécialiste en ophtalmologie, Mme Shand s’est plainte sur les réseaux sociaux d’avoir été traitée par une femme voilée dimanche dernier.

«Hier j’ai dû subir un examen ophtalmologique d’urgence. Qui était l’ophtalmologue? Une femme voilée… Grrr… si ce n’était pas de l’urgence, j’aurais refusé de me faire traiter par elle… je rage, car c’est vraiment de l’islamisation de notre pays», avait écrit Mme Shand sur sa page Facebook qui, depuis, a été supprimée.

Elle avait ajouté craindre «l’islamisation de notre pays» et l’influence néfaste des «Frères musulmans» par «l’immigration massive et par les naissances multiples». «On doit tout accepter, leur faire des accommodements raisonnables, enlever notre crucifix (et je ne suis pas croyante)», avait-elle lancé également.

Ces propos visant directement le hijab ont été qualifiés de «xénophobes» par de nombreuses personnalités politiques, une controverse qui n’a fait que grandir ces derniers jours.

«Suite aux propos tenus par la conseillère Shand sur les membres de la communauté musulmane, la décision d’Équipe Anjou d’exclure madame Shand est sans équivoque», indique l’Équipe Anjou dans un communiqué paru en début d’après-midi. L’élue municipale siégera dorénavant comme conseillère indépendante.

Le parti aurait pris cette décision en matinée, à la suite d’une rencontre entre Luis Miranda et les membres de sa formation politique, Andrée Hénault, Kristine Marsolais et Richard Leblanc.

Rappelons que le maire d’Anjou, Luis Miranda, s’était rapidement dissocié des propos tenus par sa conseillère sans avancer de mesures disciplinaires, affirmant surtout être embarrassé par sa conseillère lors d’une mêlée de presse. Il avait d’abord indiqué que ce serait aux électeurs de faire ce choix lors du prochain scrutin.

Lundi, la démission de Mme Shand avait été réclamée, entre autres, par la présidente de l’association arabo-musulmane Al Arabya-Québec, Souad Bounakhla, qui avait dénoncé la «grave déclaration» de la conseillère municipale.

«Ça va créer encore plus de stigmatisation et de racisme; des gens comme ça ne peuvent pas représenter les citoyens», avait-elle insisté, soulignant que ces propos étaient d’autant plus choquants qu’ils ont été écrits une semaine après l’attentat dans une mosquée de Christchurch en Nouvelle-Zélande.

La nouvelle a eu l’effet d’une bombe mercredi sur les réseaux sociaux. L’auteure, journaliste et essayiste Pascale Navarro a notamment rappelé qu’il faut «dénoncer, se plaindre et expulser si nécessaire», mais qu’il faut aussi «continuer à éduquer, faire de la pédagogie» pour éviter que ce type d’incidents ne se reproduise. «Punir, je veux bien, mais ensuite?», a-t-elle laissé entendre sur Twitter.

Mardi, la présidente du conseil municipal de Montréal, Cathy Wong, avait rendue sa décision publique, sur Facebook, de déposer une plainte officielle à la Commission municipale du Québec (CMQ) contre ces propos «inexcusables», «xénophobes» et «haineux». Mme Wong a expliqué qu’elle portait plainte «en tant que présidente du conseil municipal et conseillère de ville, mais avant tout, comme citoyenne montréalaise».

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