La dose de rappel multiplie l’efficacité contre Omicron, selon Moderna
La dose de rappel du vaccin Moderna permet de multiplier par 37 les niveaux d’anticorps neutralisants contre Omicron, selon ce que rapporte l’entreprise. La compagnie en a fait l’annonce en publiant des données préliminaires lundi matin.
«L’augmentation spectaculaire des cas de COVID-19 dus au variant Omicron est préoccupante pour tous. Cependant, ces données montrant que le rappel Moderna COVID-19 actuellement autorisé peut multiplier par 37 les niveaux d’anticorps neutralisants par rapport au niveau d’avant la dose de rappel sont rassurantes», a déclaré Stéphane Bancel, directeur général de Moderna, dans un communiqué.
Ces chiffres concernent la dose de rappel actuellement autorisée, c’est-à-dire une dose de 50 microgrammes (µg). Selon les données préliminaires de l’entreprise, une dose de 100 µg permettrait de multiplier par 83 environ les niveaux d’anticorps neutralisants.
Face à la menace à long terme que représente l’échappement immunitaire du variant Omicron, Moderna a également annoncé qu’elle poursuivra le développement d’un vaccin contre le variant Omicron. Ce dernier devrait d’ailleurs faire l’objet d’essais cliniques au début de 2022.
«Pour répondre à ce variant hautement transmissible, Moderna continuera à faire progresser rapidement un candidat de rappel spécifique à Omicron vers les tests cliniques, au cas où cela s’avérerait nécessaire à l’avenir», a également mentionné Stéphane Bancel.
Priorité pour les plus vulnérables au Québec
Au Québec, c’est désormais les personnes de 65 ans et plus qui ont accès à la troisième dose du vaccin contre la COVID-19. La prise de rendez-vous commençait d’ailleurs lundi matin sur le site de Clic Santé.
Comme l’a mentionné le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, lors du point de presse de jeudi dernier, au Québec, «on commence avec nos personnes vulnérables».
Contrairement à l’Ontario, qui offrira la troisième dose à tous les adultes dès aujourd’hui, Québec ouvrira la vaccination de manière croissante. «Ouvrir la 3e dose à tous ferait en sorte qu’une personne de 18 ans moins à risque passerait avant une personne de 40 ans. On veut aussi prioriser le personnel de la santé. La vaccination est la priorité des priorités», explique François Legault.
L’OMS plaide pour une dose initiale pour tous
L’émergence du variant Omicron a aussi mis en lumière les inégalités vaccinales sur la planète: en Afrique, par exemple, seulement 7% de la population est pleinement vaccinée.
Face à ces inégalités, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) plaide pour une vaccination anti-COVID-19 à l’échelle mondiale. Elle réclame des mesures pour favoriser la distribution des doses initiales dans les pays à faible revenu plutôt que l’administration de doses de rappel ailleurs dans le monde. «Chaque jour, il y a six fois plus de rappels administrés dans le monde que de doses primaires dans les pays à faible revenu. C’est un scandale qui doit cesser», a déclaré le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus.
L’OMS et l’ONU ont d’ailleurs publié le 7 octobre dernier une marche à suivre afin d’atteindre une couverture vaccinale mondiale. La nouvelle stratégie vise la vaccination de 40% de la population dans tous les pays d’ici à la fin de cette année et de 70% de la population mondiale d’ici au milieu de l’année 2022.