Racisme systémique: Montréal a enquêté en 24 heures
À la suite d’allégations de racisme systémique contre des employés, la Ville de Montréal a tenté de documenter les cas de racisme et de discrimination dans ses administrations en 24 heures, dévoile Le Devoir.
Malgré le rejet d’une motion de l’opposition municipale demandant une enquête indépendante sur le racisme systémique municipal, l’administration Plante a envoyé le même jour un courriel à ses différents services et divisions, leur intimant de faire remonter tous les cas de racisme et de discrimination de 2022, dans un délai d’une journée.
La ville-centre réclamait que soient réunis toutes les plaintes, qu’elles soient formelles ou informelles, ainsi que les griefs et les dénonciations qui portaient sur des cas de racisme, de discrimination et de harcèlement psychologique ou sexuel.
Le courriel a été transmis par la Direction générale de la Ville de Montréal aux services et divisions municipales le 20 mars, avec comme échéance le 21 mars, soit le lendemain. Dans le courriel, consulté par Le Devoir, l’administration justifie ce recensement par les révélations du quotidien.
L’enquête du Devoir a montré que les employés racisés ont vécu de la discrimination et du racisme sans que leurs plaintes soient prises au sérieux, que le numéro réservé au racisme était inactif et que des cadres de Saint-Léonard ont tenu des propos racistes, en formation, en toute impunité.
Lors de la dernière séance du conseil municipal, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, avait aussi déclaré que «l’heure n’est plus à la documentation, mais à l’action». Le 21 mars, une manifestation des cols bleus de la Ville avait d’ailleurs eu lieu, ceux-ci réclamant de pouvoir travailler avec les employés victimes et la Ville sur ce sujet.
Les syndicats ont ainsi demandé à Montréal d’agir face au racisme systémique. De son côté, l’opposition municipale, Ensemble Montréal, réclame la tenue d’une enquête indépendante. Lundi, le parti réagira en matinée à ces nouvelles révélations, lors d’une mêlée de presse.