PQ: la culture à la rescousse du français
Pour contrer le déclin du français récemment observé au Québec, le Parti québécois (PQ) fait le pari de miser sur la culture. Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon a annoncé ce matin un investissement de 800 M$ supplémentaires sur quatre ans, pour promouvoir la culture et la langue québécoise.
Il était accompagné, lors de cette déclaration, de Pierre Nantel, candidat dans Marie-Victorin, et de Pierre-Luc Brillant, qui se présente dans Rosemont.
«À nos yeux, le combat pour le français et la lutte pour le rayonnement de la culture québécoise ont un destin incontestablement lié. Au-delà de la réglementation, la culture est source d’adhésion et de rassemblement positif pour tous les Québécois», a fait valoir le chef péquiste.
Doubler les budgets de Télé-Québec
Pour maintenir l’usage du français, le parti de Paul St-Pierre Plamondon prévoit notamment de doubler les budgets de Télé-Québec pour atteindre 140 M$, et de remettre un passeport culturel de 100 $ par année aux étudiants du secondaire et du collégial ainsi qu’à tous les nouveaux arrivants.
«L’anglicisation du Québec passe par ce que les gens consomment en ligne, mais aussi en dehors; c’est dans cette optique que nous proposons de donner un certificat de 100 $ à tous les nouveaux arrivants ainsi qu’aux étudiants du secondaire et du cégep pour leur permettre d’assister à une pièce de théâtre ou à un spectacle québécois, par exemple», a déclaré Pierre-Luc Brillant.
Indiquant qu’il est «vain» de compter sur Ottawa pour protéger les intérêts culturels des Québécois, le PQ s’engage également à créer un conseil de la radiodiffusion et des télécommunications québécoises. Il s’agirait de l’équivalent du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), «mais efficace et bien de chez nous», a commenté le PQ.
«Personne n’est mieux placé que nous-mêmes pour promouvoir notre culture et mettre en place les conditions qui permettront de renverser le déclin de notre langue. Le CRTQ que nous mettrons en place assurera le financement et la bonne représentation du contenu québécois en ligne», a déclaré le chef péquiste.
De plus, pour assurer un plus grand rayonnement aux productions québécoises et leur donner les moyens de rivaliser avec les géants anglophones, le PQ ambitionne de mettre sur pied un bureau de promotion du contenu culturel québécois, pour représenter le Québec auprès des plateformes mondiales.
«Selon un sondage récent, 58% des jeunes Québécois de 18 à 34 ans consomment très peu, voire pas du tout, de contenu audiovisuel québécois sur les plateformes en ligne. Mais ils ne sont pas à blâmer; les Netflix, Amazon Prime et autres Spotify ne mettent pas suffisamment en valeur nos productions. Il s’agit, donc, de favoriser leur accessibilité ainsi que leur “découvrabilité”. Ce sera la mission du bureau de promotion que nous proposons», a déclaré Pierre Nantel.
Un musée national de l’histoire du Québec
En effectuant des comparaisons avec l’Écosse, le chef péquiste a également présenté son projet de création d’un musée consacré à l’histoire du Québec. «L’Écosse, par exemple, un pays qui nous ressemble beaucoup, possède un musée de ce type, accessible à tous», a lancé Paul St-Pierre Plamondon.
Le PQ estime que, de par son histoire unique, le peuple québécois devrait avoir un musée entièrement réservé à cette dernière. «Nous sommes une nation francophone en Amérique du Nord, et notre histoire est unique. Je m’explique mal pourquoi, après toutes ces années, nous n’avons toujours pas un musée national pour la célébrer, s’adressant tant à nous qu’à celles et à ceux qui viennent nous visiter», a fait valoir le chef péquiste.
Ce dernier a assuré que la création de ce nouveau musée ne se ferait pas au détriment des autres. Au contraire, il a d’ailleurs profité de cette annonce pour faire savoir qu’il rétablirait les financements des musées existants, à la hauteur de leurs besoins.
«Nous prendrons les 259 M$ destinés par la CAQ aux Espaces bleus et les remettrons à nos musées», a-t-il précisé.
Autre mesure phare de ce plan de sauvetage de la langue française, le PQ prévoit de créer un véritable statut d’emploi pour les travailleurs culturels, à la façon du programme de l’intermittence du spectacle en France.
«De cette manière, les artistes auront accès à un système d’assurance-emploi; un tel statut leur procurera donc une stabilité de revenu, ce qui les protégera durant leurs périodes moins occupées ou en cas d’imprévu», a déclaré Paul St-Pierre Plamondon.