Logement: Projet Montréal veut protéger les maisons de chambres
Projet Montréal propose deux mesures pour protéger les maisons de chambres sur l’ensemble du territoire Montréalais. Ce type de logement, souvent considéré comme le dernier rampart avant l’itinérance, est en déclin depuis plusieurs années.
Le partie promet d’interdire la conversion de maisons de chambres sur l’ensemble du territoire de Montréal. Ainsi, le règlement adopté en 2020 par huit arrondissements centraux, dont Ville-Marie, serait appliqué au reste de la ville.
Pour ce faire, Projet Montréal entend rapatrier cette responsabilité à la ville-centre plutôt que de le laisser aux arrondissements.
Au cours des dernières années, plusieurs reportages ont montré le danger que pose la conversion de maisons de chambres en logements locatifs. La Ville de Montréal est intervenue dans certains cas pour empêcher ce genre de manoeuvre.
Projet Montréal et son chef Luc Rabouin promettront aussi d’utiliser davantage le droit de préemption de la Ville afin acheter des bâtiments abritant des maisons de chambres afin de combattre la spéculation. Jusqu’à présent, 9 bâtiments représentant 138 chambres ont été acquis de cette façon.
Les maisons de chambres sont un élément clé du logement abordable. Selon l’Obersvatoire du Grand Montréal, les logements à faible loyer continuent de subir une pression énorme avec un taux d’inoccupation de seulement 0,4%. Ce taux est en déclin constant. La Communauté métropolitaine de Montréal vise un taux de 5%, et un taux de 3% est généralement considéré comme représentant un marché en équilibre.
Hier, Projet Montréal et son principal opposant, Ensemble Montréal, ont tous deux parlé longuement du logement pendant le débat sur l’économie organisé par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.
Une promesse irresponsable selon Ensemble Montréal
Selon Ensemble Montréal, la promesse de Projet Montréal pour protéger les maisons de chambre met la charrue devant les boeufs.
«On doit protéger les maisons de chambre, mais avant d’étendre le droit de préemption, Projet Montréal devrait commencer par resserrer les règles. C’est irresponsable de la part de Luc Rabouin d’aller de l’avant sans attendre les conclusions de l’enquête de l’UPAC», affirme Félix Lacerte-Gauthier, attaché de presse de Soraya Martinez Ferrada.
M. Lacerte-Gauthier fait référence à une enquête sur certaines transactions concernant des maisons de chambre à Montréal.
«D’ailleurs, Projet Montréal a déjà acheté de nombreux bâtiments qui sont restés vacants. Ils devraient commencer par s’en occuper», ajoute-t-il.