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Cinq millions

In this Sunday, Nov. 27, 2016 photo provided by the Rumaf, a Syrian Kurdish activist group, which has been authenticated based on its contents and other AP reporting, shows people fleeing rebel-held eastern neighborhoods of Aleppo into the Sheikh Maqsoud area that is controlled by Kurdish fighters, Syria. With Syria’s Russian-backed military appearing close to seizing total control of Aleppo, U.S. officials concede they have little to no chance of securing a diplomatic breakthrough to halt the civil war in President Barack Obama’s last weeks in office. (The Rumaf via AP) Photo: The Associated Press

C’est le nombre de personnes qui habitent la grande région de Toronto.

C’est aussi le nombre de Syriens devenus réfugiés en 2016.

Cinq millions.

Ce chiffre, tout comme les horreurs de la guerre, est difficile à concevoir. Nous sommes chez nous, bien au chaud, en toute sécurité, avec un réfrigérateur plein de nourriture. Il est tellement plus facile de faire comme si ce conflit n’existait pas; de ne pas y penser.

J’avoue ne pas comprendre complètement ce conflit; ne pas avoir pris le temps de le comprendre et encore moins de m’impliquer pour venir en aide à nos frères et sœurs syriens.

Heureusement, des milliers de citoyens, eux, s’informent et agissent, comme une bande d’amis à moi qui ont décidé de parrainer une famille de réfugiés syriens, les Ramadan.

La famille Ramadan sont orginaires de Bayanoun, un petit village du nord de la Syrie situé près d’Alep. En avril 2012, de violents combats dans la région les ont forcés à quitter leur village. Depuis, ils ont dû se déplacer à plusieurs reprises notamment en Turquie. Leur troisième enfant est atteint de dystrophie musculaire. La qualité des services de santé a donc été un critère important dans leur choix de pays pour les accueillir.

Imaginez que vous arriviez dans un pays étranger avec votre conjoint ou votre conjointe, vos 3 enfants et une valise. Vous ne parlez pas la langue. Vous n’avez pas de maison pour dormir. Vous n’avez pas d’argent. Et en plus, l’un de vos enfants a une maladie grave!

Voilà pourquoi les réfugiés doivent être accueillis par une autre famille ou par l’État.

Lorsqu’on se porte garant d’une famille de réfugiés, il faut démontrer qu’on peut subvenir à leurs besoins pendant au moins un an. Dans les faits, le travail qui nous attend est énorme: tout traduire, trouver un logement abordable, des meubles, des vêtements, de la vaisselle, de l’argent, des cours de français, des soins de santé, des activités pour les enfants, etc. Mes amis ont investi des milliers de dollars et des centaines d’heures à se préparer à recevoir les Ramadam.

Le 30 décembre dernier, ils sont enfin arrivés à Montréal, quatre ans et demi après avoir quitté leur maison à Bayanoun.

Un groupe d’une vingtaine de personnes dont mes amis, Colleen, Marc, Beth, Malek, Philippe et Allison s’affairent maintenant à recevoir accueillir les Ramadan à Montréal et à faire leur connaissance.

Merci, chers amis, de vous occuper de cette famille. Merci de nous rappeler que le chemin vers la paix, en 2017, existe encore. Il commence par de simples gestes d’ouverture et d’entraide envers des gens qu’on ne connait pas. Des gens qui sont à la fois très différents, mais aussi nos frères.

Les Bayanoun sont cinq. Le Canada a accueilli 40 000 des cinq millions de réfugiés syriens.

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