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La dissidente iranienne Roghayeh Azizi Mirmahaleh arrêtée

Photo: Josie Desmarais/Métro

La dissidente iranienne Roghayeh Azizi Mirmahaleh, dont le statut de réfugiée a été refusé cette semaine, a été arrêtée mardi après-midi par les services frontaliers et est maintenant détenue.

Mme Azizi s’est présentée pour un entretien avec un agent d’immigration vers 11h30 et celui-ci a décidé de la placer en détention à cause de «risque de fuite», a précisé son avocate, Stéphanie Valois, à TC Media. «On l’a questionné sur les démarches qu’elle avait entreprises pour son départ et elle a répondu qu’elle espérait toujours pouvoir rester au Canada. Après ces questions, l’agent a décidé de la détenir, car il croyait qu’elle ne se présenterait pas à sa déportation.» Celle-ci est prévue pour le 28 février.

Un commissaire à l’immigration doit évaluer d’ici 48 heures si Mme Azizi demeurera détenue jusqu’à cette date ou si elle sera relâchée.

Roghayeh Azizi Mirmahaleh est arrivée au Canada en 2012 pour rejoindre sa fille après avoir vécu dans la clandestinité pendant nombre d’années. Sa fille vit à Montréal et est étudiante à l’Université McGill. Mme Azizi a été emprisonnée pendant trois ans dans les années 1980 pour avoir milité pour les droits des femmes en Iran. «Elle craint que si elle retourne en Iran elle sera arrêtée, détenue et fera face à des mauvais traitements», a expliqué Me Valois.

Son avocate a ajouté que Mme Azizi demande toujours la même chose depuis qu’elle est au Canada. «Ça semble évident qu’elle ne changera pas sa réponse juste pour faire plaisir aux agents d’immigration, mais il n’y a jamais eu de début de preuve que Mme Azizi ne se présentera pas à la déportation, a-t-elle soutenu. Ce n’est pas quelqu’un qui souhaite vivre illégalement, elle a besoin de soins de santé et surtout elle ne veut pas nuire à sa fille.»

L’avocate a déposé vendredi dernier une demande de sursis qui doit être entendue en cour fédérale d’ici la fin de la semaine, toutefois il ne s’agit que d’une prolongation jusqu’à ce que le dossier soit entendu sur le fond par la cour. «Ce qu’on souhaite vraiment est d’avoir une résolution finale, ce que le ministre de l’Immigration peut nous donner», a souligné Me Valois. La ministre de l’Immigration du Québec, Kathleen Weil, a eu des discussions sur le cas de Mme Azizi avec son homologue du fédéral aujourd’hui. «La ministre a sensibilisé son collègue à revoir le dossier, notamment pour des motifs humanitaires, pour éviter la déportation», a indiqué à TC Media, l’attaché de presse de Mme Weil, Gabrielle Tellier.

Lundi, Amnistie international, le député Amir Kahdir, la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes et l’Association des femmes iraniennes ont demandé au ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, et au ministre de l’Immigration, Ahmed Hussein, de ne pas déporter Mme Azizi.

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