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Funérailles d'un pompier de Montréal

Photo: Paul Chiasson/La Presse canadienne
Pierre Saint-Arnaud - La Presse Canadienne

MONTRÉAL – Des milliers de pompiers, principalement de Montréal mais aussi de partout en Amérique du Nord, ont rendu un dernier hommage vendredi à leur collègue Thierry Godfrind à la basilique Notre-Dame de Montréal.

Une haie d’honneur composée de confrères pompiers a accueilli la dépouille du défunt à l’entrée de l’église.

L’homme de 39 ans est mort la semaine dernière après avoir été écrasé par le camion de pompiers qui l’avait emmené sur les lieux d’un sinistre.

«C’était une intervention de routine, pas très compliquée ou dangereuse», a raconté l’aumônier des pompiers, l’abbé Raymond Gravel, avant la cérémonie qui était fermée aux membres des médias à la demande de la famille. «On ne peut pas expliquer l’accident. Ça ne s’explique pas. C’est tellement bête un accident… si on pouvait dire pourquoi un accident arrive, il n’y aurait pas d’accident!»

Ironiquement, comme c’est la coutume dans ce corps de métier, c’est à bord d’un camion de pompiers que le cercueil a été mené de l’hôtel de ville de Montréal à la basilique.

Un autre camion, chargé de couronnes de fleurs provenant de divers corps de pompiers, de syndicats et d’autres corps de métier, ouvrait le cortège qui, en chemin, est passé sous deux grandes échelles déployées en arche au-dessus de la rue Notre-Dame.

Des représentants de nombreux autres services d’urgence habitués à collaborer avec les pompiers, tels les services ambulanciers, les policiers, les techniciens de gaz Métro et ainsi de suite étaient également présents en force.

Thierry Godfrind avait été embauché par la ville de Montréal en 2010. Il est le premier pompier montréalais à mourir en devoir depuis 2006.

Reconnaissant l’effet démoralisateur que peut avoir un tel décès sur les autres membres de la confrérie, l’abbé Gravel a demandé aux collègues du disparu de s’accrocher à leur vocation.

«(Il ne) faut pas qu’ils laissent le travail. C’est sûr que c’est pas facile et tout le monde le sait. Mais en même temps, aujourd’hui, il y a une formation tellement grande qui leur est donnée pour qu’ils soient plus en mesure de se protéger. Il y aura toujours des accidents, c’est sûr, mais il y en aura moins qu’autrefois.»

D’où la nécessité, selon Raymond Gravel, de livrer un message d’espoir aux proches.

«Une célébration comme celle-là c’est pour donner à la famille et aux collègues de travail — parce que c’est tissé serré des pompiers dans leur caserne et leur groupe de travail — un peu d’espérance. Ils sont tellement choqués, tellement à l’envers après ce qui est arrivé, c’est sûr que pour eux tout s’est effondré. La célébration veut donner un petit peu d’espoir aux gens, une petite lueur, de leur dire ‘est-ce que nous croyons vraiment que la mort c’est le dernier mot de la vie?’ Moi je ne le crois pas.

La mort de Thierry Godfrind fait l’objet d’une enquête de la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) et d’une enquête interne menée par le Service de protection contre les incendies de Montréal lui-même.

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