L’enquête démontre que Catania a été avantagé dans le projet du Faubourg Contrecoeur
La dernière portion du témoignage de l’enquêteuse de la Sureté du Québec, Isabelle Toupin a été libérée lundi matin. Le témoin a expliqué comment tout le processus d’octroi du contrat du Faubourg Contrecoeur a permis de favoriser l’entrepreneur Paolo Catania.
L’enquête a permis de révéler que les critères d’évaluation des entreprises dans l’appel à qualification étaient arbitraires et ne reflétaient pas la qualification et l’expérience des candidats. Un des critères était notamment la localisation du siège social de l’entreprise. «Ça ne change absolument rien dans la capacité de réalisation du projet», a expliqué Mme Toupin.
La firme GGBB a été mandatée par la Société d’habitation de Montréal (SHDM) pour gérer le processus d’appel d’offres. «C’était une firme qui n’avait pas d’expérience au niveau des appels d’offres», a indiqué Mme Toupin. Ce fait est étonnant pour un projet de projet de plus de 300 M$.
Autre anomalie au dossier, les délais de soumission des candidats étaient de seulement deux semaines alors qu’il s’agit d’un des plus gros projets de la Ville. «Les délais étaient beaucoup trop courts, ce qui permettait, selon nous, à Construction Frank Catania d’être favorisé étant donné qu’il avait peut-être reçu de l’information privilégiée d’avance», a indiqué la policière.
En février 2006, Paolo Catania avait notamment reçu une lettre de Gaétan Biancamano de la firme GGBB qui lui avait confirmé qu’il aurait accès au rapport d’expert sur le Faubourg Contrecoeur. À ce moment, l’appel d’offres n’avait pas encore été publié. Il le sera le 13 novembre.
Par ailleurs, le 8 avril 2008, l’entreprise Catania a reçu une avance de près de 3 M$. Le prêt a été consenti par Martial Filion, directeur-général de la SHDM alors que la directrice aux finances était en vacances. C’est elle qui est responsable d’émettre les chèques. De plus, M. Fillion aurait dû recevoir l’aval du C.A. de la SHDM pour toute transaction de plus de 5000$.
Le stratagème se répète le 14 juillet 2008, pour un chèque de 2,9 M$ à Paolo Catania alors que la directrice est en vacances.
En septembre, le C.A. de la SHDM s’inquiète et devient inconfortable avec les agissements de son directeur. C’est le début de la fin.