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L’effet Boucher

Chris Boucher était de passage dans la métropole. Malgré le fait que d’autres joueurs montréalais aient gagné le championnat par le passé, c’était la première fois que le trophée Larry O’Brien était à Montréal Photo: Félix Lacerte-Gauthier

Après avoir remporté la finale de la NBA en juin avec les Raptors de Toronto, l’athlète montréalais Chris Boucher a décidé de revenir sur les lieux de son enfance, apportant avec lui le trophée Larry O’Brien. Un retour dont l’impact se fait fortement ressentir.

À Toronto, l’effet Carter désigne l’influence qu’a eue l’ancienne supervedette des Raptors, Vince Carter, sur le développement et la popularité du basketball dans la Ville-Reine. À Montréal, Chris Boucher pourrait bien avoir un effet semblable sur la prochaine génération de joueurs. Il était d’ailleurs de passage dans la métropole afin de livrer un message d’espoir.

« Un membre de son équipe m’avait contacté pour voir s’il pourrait venir donner une conférence au Centre, parce qu’ils voulaient vraiment rencontrer les jeunes, explique le directeur général du Centre Lasallien, Paul Evra, qui a également coordonné la venue de l’athlète à Montréal. J’ai proposé qu’on fasse 3 événements, parce que le Centre ne suffirait pas à la demande. Il ne voulait pas faire d’événement politique. Pour lui, c’était primordial que les jeunes puissent voir le trophée et rêver. »

Le directeur de DOD basketball, Berverley Jacques. De nombreux jeunes de son club ont pu rencontrer Chris Boucher lors de son passage à Montréal.

Le directeur de DOD Basketball à Saint-Léonard, Beverley Jacques avait été choisi pour animer l’événement au parc Carignan, à Montréal-Nord. Des jeunes de son club ont également pu rencontrer l’athlète. « C’est vraiment significatif, parce que c’est quelqu’un d’ici, qui est accessible, pense-t-il. Le message qu’il a donné aux jeunes était important. Il a parlé de ses difficultés, et de l’importance de persévérer. Ça leur donnera des souvenirs dont ils se rappelleront longtemps. »

« Sa venue m’a beaucoup touchée, parce qu’avec son statut actuel, il pouvait aller n’importe où, et il a choisi les deux endroits où les jeunes ont toujours besoin d’un message positif, remarque pour sa part le directeur du Club de basketball de Montréal-Nord, Wilmann Edouard. C’était comme irréaliste pour eux. » Il souligne d’ailleurs que la venue de l’athlète montre aux jeunes que leurs rêves peuvent se concrétiser, à condition d’y mettre les efforts nécessaires.

Héroldy et Noah, tous deux du club de Saint-Léonard, font d’ailleurs partie des jeunes qui ont pu le rencontrer. Ils ont  adoré leur expérience. « Voir comment il a grandi, c’est vraiment inspirant », croit ce dernier. « C’est la première fois que je rencontre un joueur de basket, que je le vois pour de vrai », ajoute Héroldy.

Un effet ressenti
Selon les différents intervenants rencontrés, les derniers mois ont créé un engouement sans précédent pour le basketball à Montréal. « Depuis que [les Raptors de Toronto] ont gagné le championnat, mon téléphone n’arrête pas de sonner, révèle M. Jacques. C’est un beau problème à avoir, et ça montre que le basket a gagné en popularité. » Pour lui, la visibilité qu’ont eue Chris Boucher et Luguentz Dort au cours des derniers mois montre que la NBA est un rêve qui peut être accessible.

« Ça vient de changer la vie de ces jeunes. J’avais dit à Chris Boucher à la blague que, dans la salle, il y avait probablement de futurs joueurs de la NBA, simplement en raison de l’événement. » – Paul Evra – Directeur général du Centre Lasallien

Responsable du club de basketball de Saint-Michel, Jean-François Duliepre croit que les dernières séries marqueront toute une génération de joueurs. « Jamais je n’aurais pensé qu’un jour la rue Peel serait fermée pour diffuser un match de la NBA, s’exclame-t-il. Il s’est passé quelque chose d’unique et, cerise sur le sundae, il y avait en plus un Montréalais dans l’équipe. »

Pourtant, de meilleurs investissements dans les infrastructures sportives liés au basket seraient nécessaires selon les intervenants. « Je crois que ça prendrait un lieu dédié à ce sport, pense M. Jacques. On est rendu là. C’est parfois difficile d’avoir accès à des plateaux de jeux. Ça faciliterait notre progression. »

Conscient que les arrondissements font déjà leur possible en ce sens, et qu’ils doivent composer avec un budget limité, M. Edouard aimerait néanmoins voir davantage de fonds investis dans la discipline. « On me demande parfois pourquoi il n’y a pas d’autres Luguentz Dort. Mais pour offrir aux jeunes des voyages qui leur donnent de la visibilité, ça prend de l’argent. Même chose pour offrir des formations adéquates aux entraîneurs. On fait notre possible avec ce qu’on a, et quelques joueurs vont ressortir à l’occasion, mais on pourrait en rejoindre beaucoup plus avec davantage d’investissements. »


Qui est Chris Boucher
Originaire de Montréal, l’athlète évolue à la position d’ailier fort et de centre pour les Raptors de Toronto. Il s’est d’abord fait remarquer lors de son passage dans la NCAA, où il a joué pour les Ducks de l’Université d’Oregon. À l’issue de ses études, en 2017, il a été signé en tant qu’agent libre par les Warriors de Golden States.

Après une année toutefois, ceux-ci l’ont libéré. L’athlète montréalais a néanmoins été rapatrié par les Raptors. Au cours de la saison, il a principalement performé pour le club-école de l’organisation. Son passage y aura été remarquable alors qu’il a été nommé à la fois joueur défensif de l’année et joueur le plus utile à son équipe (MVP) dans la G League, la ligue de développement de la NBA.

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