Grand parc de l’Ouest: un élu propose une option élargie… et sans poursuites
Alors que la Ville de Montréal est la cible d’une poursuite de plus de 170 M$ de la part des promoteurs du projet de Cap-Nature, un élu municipal propose qu’Ottawa chapeaute la réalisation d’un grand parc national dans l’ouest de l’île.
«Ce serait avantageux parce que le gouvernement fédéral a beaucoup plus d’argent que la Ville», affirme le conseiller indépendant de Snowdon, Marvin Rotrand.
L’élu déposera une motion à la prochaine séance du conseil municipal, le 22 octobre, pour demander à la Ville de «militer pour obtenir un parc fédéral national». Celui-ci, en étant géré par Parcs Canada, bénéficierait d’un plus meilleur financement. Il pourrait en outre être encore plus grand que les quelque 3200 hectares prévus actuellement, selon l’élu.
En mai 2017, Projet Montréal a d’ailleurs proposé de créer un parc national dans l’ouest de l’île en collaboration avec la Société des établissements de plein air du Québec. Or, il s’agit maintenant d’un projet de «parc municipal urbain», a confirmé à Métro le cabinet de la mairesse de Montréal, Valérie Plante.
«Projet Montréal était ouvert à l’idée [d’avoir un parc national] dans la dernière élection. Je ne sais pas pourquoi ils l’ont rejetée depuis pour se plonger dans un litige en Cour», questionne M. Rotrand.
La Ville et l’arrondissement de Pierrefonds-Roxboro font l’objet d’une poursuite de plus de 170 M$ de la part de trois promoteurs immobiliers. Ils affirment être victimes d’une «expropriation déguisée» alors que Valérie Plante entend mettre fin à leur projet de 5500 logements pour réaliser le Grand parc de l’Ouest.
Selon M. Rotrand, l’option du parc national permettrait d’éviter cette poursuite parce que le processus d’expropriation peut être étiré sur 20 ans.
«J’espère avoir un consensus. La dernière chose que les citoyens veulent, c’est que la Ville soit perdante en Cour.» -Marvin Rotrand, conseiller de Snowdon
Un parc élargi
Marvin Rotrand propose de faire renaître le projet de Parc écologique de l’archipel de Montréal. En 2007, une quarantaine d’organismes se sont alliés pour proposer la création d’une zone protégée qui irait des Basses-Laurentides jusqu’à la frontière américaine de Suroît, à Sorel, en passant par l’ouest de l’île de Montréal.
Cinq ans plus tard, en mai 2012, le conseil municipal d’alors a adopté une motion offrant le soutien de la Ville à ce projet.
«L’idée, ce serait d’élargir le territoire [du Grand parc de l’Ouest] pour aller chercher d’autres modes de financement, autant à Québec qu’à Ottawa», explique le responsable des dossiers Espaces verts et milieux naturels au Conseil régional de l’environnement de Montréal (CRE-MTL), Emmanuel Rondia.
Selon M. Rotrand, si la Ville obtenait du gouvernement fédéral la réalisation d’un tel parc, elle pourrait concurrencer Toronto. Parcs Canada y aménage actuellement l’une des plus grandes aires protégées en milieu urbain au monde.
«Ce serait dans l’intérêt du public que le gouvernement fédéral travaille à créer un parc national dans le sud du Québec similaire à celui de la Rouge [en Ontario]», souligne la motion.
Le mois dernier, le premier ministre Justin Trudeau a promis un financement de 50 M$ pour le Grand parc de l’Ouest. Le budget initial du projet atteint ainsi 125 M$ en tenant compte de la contribution de la Ville.