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REM: malgré les inquiétudes, le chantier sera «dans les temps et le budget», assure Rouleau

La ministre Chantal Rouleau a visité le chantier du REM à la gare Mont-Royal, mardi. Photo: Josie Desmarais/Métro

Malgré les inquiétudes soulevées sur les délais de livraison du Réseau express métropolitain (REM), notamment en raison des travaux de sécurisation à effectuer dans le tunnel du mont Royal, Québec refuse de parler de retards ou de débordements de coûts. Le chantier sera terminé «en temps et dans les budgets», quoiqu’il arrive.

«Toutes les conditions ont été validées avec les responsables. Il n’y a pas d’enjeu. Ils sont en plein contrôle», a fait valoir mardi la ministre déléguée aux Transports, Chantal Rouleau, en marge d’une visite publique du chantier. Elle reconnaît toutefois que le chantier implique «plusieurs complexités», assurant qu’un comité tactique réagit au quotidien en fonction des défis.

Sa position contraste avec celle de NouvLR, le consortium responsable de l’ingénierie et de la construction du REM. Celui-ci affirme, dans un rapport obtenu par La Presse au début octobre, que près de 20 mois supplémentaires sont à prévoir en raison de problèmes de sécurité «majeurs» dans le tunnel.

Un mur pare-feu de plusieurs kilomètres doit effectivement être construit pour séparer les trains nord-sud afin d’atteindre les normes de sécurité. Cela signifie que les travaux devront être faits en double, risquant ainsi d’augmenter les coûts et les délais.

Le REM, une modernisation sans précédent

«On s’en va faire une modernisation majeure dans un tunnel qui est très âgé. Il faut donner un grand coup. Donc, oui il y a un mur, mais il y aussi toutes sortes de choses à faire. On travaille très fort pour atteindre les normes», a reconnu mardi le porte-parole du REM, Jean-Vincent Lacroix.

Il refuse toutefois de confirmer si la construction d’un mur était prévue dès le départ. NouvLR, pour sa part, estime à plusieurs centaines de millions de dollars les possibles dépassements de coûts associés.

«Tout est mis en place pour rentrer dans les échéanciers, mais ça n’empêche pas que sur une base régulière, on soulève des défis, justifie M. Lacroix. C’est un projet d’une ampleur inégalé en 50 ans, donc évidemment qu’il y a des enjeux au quotidien.»

«Dans des chantiers d’une aussi grande importance, on voit souvent des différends entre les donneurs d’ordre et ceux qui ont accepté d’exécuter le projet à certaines conditions. Il y a certainement des rapports, mais il y aussi des négociations au jour le jour.» -Chantal Rouleau, à propos du conflit avec NouvLR

À l’intérieur du tunnel, la construction du mur pare-feu commencera «dès janvier», promet par ailleurs le bureau de projet.

Des trains aux deux minutes

Si la ministre Rouleau se dit «très consciente» des inconvénients, elle demande aux citoyens d’user de patience. «On le sait que c’est dérangeant, mais lorsque les travaux seront terminés, la mobilité sera complètement transformée», soutient-elle.

Québec promet des trains «aux deux minutes et demi» une fois le REM complété, au courant de 2023. Le service ne sera fermé que 4h par jour, et ouvert 7 jours sur 7. Les lignes orange bleue, et verte y seront entre autres connectées.

«On compte sur la collaboration de tous et chacun pour que les choses avancent rapidement. On ne laisse aucune place à l’improvisation de notre côté», insiste l’élue provinciale. Elle a toutefois reconnu qu’elle ne s’était pas encore rendue dans le tunnel du mont Royal.

Le gouvernement a prévu une somme de 192 M$ pour des mesures d’atténuation par secteurs pour compenser les usagers des délais dans leurs déplacements quotidiens.

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