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Les trottinettes électriques, c’est non à Montréal et à Westmount en 2020

trottinettes électriques, c'est terminé à Montréal
Une trottinette électrique de Lime. Photo: 123RF

Les trottinettes électriques en libre-service ne seront pas permises sur les routes de Montréal et de Westmount en 2020. Une décision prise devant le «constat d’échec» des opérateurs à faire respecter la réglementation municipale.

«Nous devons faire le constat que l’industrie n’est pas prête à faire un déploiement ordonné à Montréal. Donc, il n’y aura pas, en 2020, de trottinettes permises à Montréal», a déclaré mercredi en conférence de presse le responsable de la mobilité à la Ville de Montréal, Éric Alan Caldwell.

La Ville a présenté mercredi matin son bilan du projet pilote qui a permis le déploiement l’été dernier dans la métropole des vélos électriques de Jump, gérés par Uber, de même que des trottinettes de Lime, puis de Bird.

Plus de 370 000 déplacements ont été réalisés via ces modes de transport entre la fin juin et la mi-novembre 2019, dont 61% par le biais des 680 trottinettes déployées.

Par ailleurs, 27% de ces déplacements ont eu comme origine ou destination une station de métro ou de train.

«Ce mode de mobilité peut être une bonne complémentarité avec le métro et avec BIXI. Mais pour ça, il ne faut pas qu’elle vienne nuire aux autres. Elle ne doit pas être un obstacle aux autres modes de mobilité», a ajouté M. Caldwell.

Ce dernier estime donc que la Ville doit tirer «un constat d’échec» du projet pilote, du moins en ce qui a trait aux trottinettes. 

«On ne veut pas comme ville mettre une police derrière chaque trottinette. Les opérateurs doivent faire respecter le règlement.» -Éric Alan Caldwell, responsable de la mobilité à la Ville de Montréal

Règlement non respecté

Pendant ce projet pilote, la police de Montréal a distribué 324 amendes de 60$ à des personnes qui ne portaient pas un casque de protection. Aucun utilisateur de ces engins n’a toutefois été blessé gravement.

Le bilan fait aussi état d’une mauvaise cohabitation avec les piétons alors que plusieurs trottinettes ont été aperçues sur des trottoirs de la métropole cet été.

Le principal enjeu relève toutefois du non-respect d’un règlement de la Ville adopté en avril dernier. Celui-ci prévoit que les trottinettes électriques doivent obligatoirement être immobilisées dans une des 410 aires aménagées à des intersections situées dans plusieurs arrondissements

Or, seulement 20% des trottinettes de Lime et de Bird ont été immobilisées dans ces zones l’an dernier. À la fin du mois d’octobre, la Ville a durci son règlement pour faire face à cette situation. Elle a ensuite remis 110 amendes en deux semaines, dont 59 à Lime.

«Malheureusement, il y a eu un taux de délinquance de 80% quant au stationnement de ces trottinettes», a souligné M. Caldwell.

Déception de Lime et de Bird

«Déçue», l’entreprise Bird, qui avait déployé 250 trottinettes à Montréal l’été dernier, a montré du doigt le manque d’aires de stationnement réservées à celles-ci. Lime qualifie pour sa part cette décision de «pas en arrière» dans une ville «déterminée à réduire les embouteillages ainsi que son empreinte carbone». 

En juillet dernier, le ministère des Transports du Québec a lancé un projet pilote permettant à Montréal et à Westmount d’accueillir des trottinettes électriques sur leur territoire pour une durée de trois ans. Mercredi après-midi, la ville liée a confirmé qu’elle emboîtera le pas à Montréal en bannissant ces engins de son territoire cette année.

La Ville de Montréal ne ferme toutefois pas la porte à un retour des trottinettes électriques en 2021 si les opérateurs améliorent leurs pratiques. Une option que n’écartent pas Bird et Lime.

Jump reste

Les quelque 1000 vélos électriques Jump, pour leur part, pourront encore circuler cette année à Montréal. L’entreprise Uber a d’ailleurs confirmé à Métro mercredi que le service reviendra à Montréal cet été.

«Il y a eu un meilleur respect du règlement et un déploiement beaucoup plus ordonné [avec Jump]», a souligné M. Caldwell. 

La Ville doublera toutefois le prix du permis de l’opérateur en plus d’exiger une contribution supplémentaire de 75$ par engin afin d’aménager plus de supports à vélos.

«Quel est le besoin d’avoir un concurrent étranger?», a réagi le chef d’Ensemble Montréal, Lionel Perez. Ce dernier estime que la Ville devrait plutôt miser uniquement sur BIXI, une «solution québécoise» qui est en pleine expansion à Montréal.

 

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