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Retirer du financement au SPVM: Valérie Plante «ouverte» à une discussion

Racisme
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a réagi lundi au nouveau rapport de l'OCPM sur le racisme systémique. Photo: Josie Desmarais/Métro

La Ville de Montréal pourrait-elle retirer le financement à son Service de police (SPVM)? Rien n’est impossible, selon la mairesse Valérie Plante, qui s’est dite «ouverte» lundi à étudier l’idée.

«Il y a plusieurs bonnes idées qui sortent des rues de Montréal actuellement, a-t-elle répondu en anglais lors d’un point de presse à la Place des arts. Je suis heureuse qu’on puisse avoir cette conversation.»

La Ville de Minneapolis a récemment adopté un important plan pour retirer les subventions à son corps policier. Cette décision survient quelques semaines après la mort de George Floyd, devenu un symbole des luttes antiracistes, aux mains d’un policier de la métropole américaine.

Dans cette ville du Midwest, le «démantèlement» de la police locale est imminent. Il laisserait place à un «nouveau modèle» basé sur l’intervention communautaire. Une majorité des conseillers municipaux de cette ville américaine ont voté en faveur du projet cette fin de semaine.

Interrogée sur le sujet lundi, Mme Plante a évoqué des problématiques de profilage racial au SPVM. Elle souhaite cependant amorcer un processus de réflexion plus large.

«C’est une grosse, grosse conversation. Ce n’est pas quelque chose qu’on décide de faire par soi-même. Nous avons eu des discussions avec d’autres maires», a-t-elle indiqué.

«Je suis définitivement ouverte, mais je ne veux pas travailler en silo. On doit regarder ça comme province, comme pays.» – Valérie Plante, mairesse de Montréal

Sans reconnaître des comportements de profilage racial au sein de ses équipes, le SPVM a promis la semaine dernière le dépôt d’une nouvelle politique d’interpellations. Celle-ci doit arriver au début du mois de juillet.

«Non-réponse»

Aux yeux de l’opposition montréalaise, les propos de la mairesse Plante lundi ont eu l’effet d’une «non-réponse». Selon le chef d’Ensemble Montréal, Lionel Perez, «la mairesse a donné depuis deux ans un chèque en blanc au SPVM».

«Elle n’a jamais pris le leadership nécessaire pour mettre le SPVM à sa place», a souligné M. Perez en entrevue avec Métro.

Interrogé sur sa vision d’un «démantèlement» du SPVM, M. Perez n’est pas allé jusqu’à l’exiger. «Aux États-Unis c’est un enjeu peut-être un peu plus direct. Je ne suis pas certain que c’est la situation à Montréal», a-t-il affirmé.

Livre vert

Le gouvernement du Québec a déjà amorcé une réflexion sur les pratiques policières à travers la province. En décembre, le ministère de la Sécurité publique mandatait cinq experts d’étudier un «livre vert» sur la réalité policière.

Ce groupe de réflexion a d’ailleurs publié un nouveau plan de match lundi. La COVID-19 avait ralenti la livraison du rapport, initialement prévu à l’automne.

Le nouvel échéancier de réflexion sur le livre vert prévoit désormais des audiences publiques en décembre. Le rapport final doit arriver sur le bureau de la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, en mai prochain.

La question du profilage racial sera abordée, promet dans un communiqué le porte-parole du comité d’expert, Bernard Sévigny.

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