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La baleine à bosse retrouvée morte à proximité de Varennes

Baleine
La baleine naviguait autour du secteur de Montréal depuis le 30 mai dernier. Photo: Josie Desmarais/Métro

Le périple de la baleine à bosse qui avait séjourné dans le port de Montréal au cours des derniers jours s’est terminé abruptement mardi. Le mammifère s’est finalement échoué tout près de Varennes, en banlieue de la métropole.

«Triste nouvelle, nous venons d’apercevoir la baleine échouée dans le secteur de Varennes», écrivait en matinée le pilote maritime à la Corporation des Pilotes du Saint-Laurent Central, Simon Lebrun, dans une publication Facebook qui a rapidement fait le tour du Web. On y aperçoit le corps inanimé de la baleine, flottant au-dessus du niveau de l’eau.

Le rorqual manquait à l’appel depuis dimanche après avoir fait un passage remarqué non loin de la passerelle Cosmos, entre la Biosphère et le circuit Gilles-Villeneuve. Peu après qu’il ait quitté le secteur, des résidents l’avaient aperçu au large de Pointe-aux-Trembles.

Une large opération s’est amorcée mardi pour rapatrier le corps de l’animal. «On essaie de voir où c’est possible de rapporter la carcasse au rivage. C’est tout un travail logistique. La garde côtière a déployé deux bateaux dans le secteur, tellement c’est difficile de naviguer avec une baleine attachée à l’arrière», explique à Métro la porte-parole du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM), Marie-Ève Muller.

Son organisme, qui surveillait déjà les mouvements de l’animal depuis plusieurs semaines, ignore jusqu’ici la raison de sa mort. Il pourrait s’agir d’une collision ou encore d’une maladie. Impossible, non plus, de confirmer les motifs de son voyage dans le fleuve pour le moment.

Des tests essentiels pour la science

Une nécropsie – l’équivalent d’une autopsie, mais pour les cadavres animaux – sera pratiquée mercredi sur le corps du rorqual par une équipe de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal (UdeM). Le rorqual pesait entre 15 et 30 tonnes, et mesurait 10 mètres.

Récupérer l’animal est aussi un «immense défi» parce que cela implique des enjeux de sécurité publique majeurs, selon Mme Muller. «On sait que ça peut attirer les curieux, mais les baleines peuvent être porteuses de maladies transmissibles aux humains. Il faut être prudents, et surtout, on n’y touche pas», rappelle-t-elle.

«C’est une course contre la montre pour nous. Plus longtemps elle restera en putréfaction, le moins de données on sera capables de récupérer. En plus, avec le beau temps, sa décomposition est accélérée.» -Marie-Ève Muller, du GREMM

Une fois effectuée, la nécropsie devrait donner des résultats préliminaires rapidement. Cela dit, l’ensemble des prélèvements à effectuer pourrait prendre des mois avant d’être rendus publics.

Plaisanciers trop curieux?

Dans les derniers jours, le Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins (RQUMM) avait prévenu la population qu’une distance minimale de 200 mètres était nécessaire avec la baleine pour ne pas la perturber. Des plaisanciers en sea-doo et en kayak s’étaient notamment approchés très près du rorqual, dont l’âge était estimé de deux à trois ans. Des gens l’avaient aussi aperçu la semaine dernière près du pont de Québec.

«La présence d’embarcations à proximité peut causer du stress ou des blessures à l’animal et être risquée pour la sécurité des observateurs eux-mêmes», avait aussi relaté Pêches et Océan Canada, sur Twitter.

Aurait-on dû intervenir davantage auprès de la baleine? En réalité, non, puisque c’était un choix bien calculé pour sa sécurité. «C’est une philosophie d’intervention préventive. La meilleure science nous dit que ça ne fonctionne pas de faire bouger un pareil animal. On peut même créer des nouveaux problèmes en essayant de le faire. Le mieux était de la laisser faire ses décisions», illustre Mme Muller.

Celle-ci invite toute personne détenant de l’information supplémentaire dans ce dossier à communiquer avec la ligne spéciale 1 877 722-5346.

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