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SPVM: devrait-on réduire le nombre de policiers à Montréal?

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Photo: Archives | Métro

Un élu presse la Ville d’analyser la possibilité de réduire le nombre d’officiers au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) alors que l’administration municipale se dit ouverte à revoir son financement.

Le budget du SPVM a augmenté de 33% au cours des 10 dernières années, passant d’environ 500 M$ à 665 M$. Une somme colossale associée en bonne partie au nombre élevé d’officiers que compte le corps de police par rapport à la moyenne nationale, selon le conseiller indépendant de Snowdon, Marvin Rotrand.

«Le budget de la police à Montréal est beaucoup plus important que la plupart des villes canadiennes parce qu’on a beaucoup plus de policiers par habitant», affirme-t-il.

Selon des données de Statistique Canada, Montréal comptait il y a deux ans 223 policiers par 100 000 habitants, faisant du SPVM le corps de police avec le plus haut ratio d’officiers par rapport aux principales villes du pays, devant Vancouver et Toronto. La moyenne nationale de policiers s’élevait alors à 188 par 100 000 habitants.

Les corps de police de Laval et de Longueuil comptent d’ailleurs tous deux moins de policiers par habitant que cette moyenne canadienne.

«Cela devrait causer certaines réflexions parmi les conseillers municipaux à savoir si on ne devrait pas revoir le budget du SPVM», estime M. Rotrand.

Économies substantielles

Selon l’élu, en réduisant le nombre de policiers à Montréal à la moyenne du pays, la Ville pourrait économiser jusqu’à 75 M$ par année. Pour atteindre cet objectif, l’administration municipale pourrait par exemple demander au SPVM de procéder à un gel de nouvelles embauches pour compenser les départs de policiers à la retraite, avance-t-il. 

Lundi, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, s’est dite «ouverte» à entamer une «grosse conversation» sur le financement du SPVM, sans s’avancer sur les mesures concrètes qui pourraient être prises à cet égard. Elle n’a d’ailleurs encore prévu aucun calendrier pour cette éventuelle réflexion, qui demeure donc hypothétique. 

Contactée mardi par Métro, l’administration Plante a refusé de commenter la possibilité de réduire le nombre de policiers à Montréal. Le SPVM a pour sa part affirmé qu’il «ne pourra pas donner suite à [notre] requête».

«Nous devons avoir un réel débat sur ce que sont nos objectifs avec la police.» -Marvin Rotrand, conseiller indépendant de Snowdon

Moins de policiers, moins de services

Dans les dernières années, le nombre de policiers a légèrement diminué à Montréal, a constaté Métro. Ainsi, alors que le SPVM comptait 4586 officiers en 2015, il en comptait 4557 en 2018, selon le rapport annuel du corps de police. Il s’agit donc d’une diminution nette de 29 policiers. 

Questionné sur les impacts qu’aurait le retrait potentiel de centaines de policiers additionnels du SPVM, un ancien policier se fait catégorique.

«Si on coupe les ressources, ça va affecter le service», affirme Guy Ryan, qui a oeuvré pendant plusieurs années comme inspecteur au SPVM.

Selon l’Indice de gravité de la criminalité de Statistique Canada, Montréal se classe au 97e rang parmi les villes les plus dangereuses du pays, devant toutes les autres villes du Québec. La métropole se classe aussi devant Toronto, qui occupe la 124e place à ce triste palmarès. 

«Quand on tient compte du nombre d’interventions [policières à Montréal], je ne crois pas qu’on a trop de policiers», tranche M. Ryan.

Selon lui, le SPVM devrait plutôt faire plus d’efforts pour recruter de membres des minorités visibles en ses rangs, qui ne comptent actuellement que pour 8% de ses officiers. Une demande qui survient alors que plusieurs organismes accusent le corps de police de faire preuve de profilage racial.

Services de proximité

Depuis la fin des années 1990, le nombre de postes de quartier (PDQ) est passé de 49 à 31. En début d’année, plusieurs élus, dont Marvin Rotrand, ont d’ailleurs déploré la fusion des postes de Notre-Dame-de-Grâce et de Côte-Saint-Luc.

Or, cette tendance à la centralisation des services n’aura d’autre choix que de se poursuivre si on continue de réduire le nombre de policiers au SPVM, estime M. Ryan. «À ce compte-là, il va y avoir encore moins de services pour favoriser le rapprochement auprès de la communauté», soulève-t-il.

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