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Profilage racial: des manifestants devant la prison de Bordeaux réclament des mesures

Profilage racial: une centaine de manifestants devant la prison de Bordeaux réclament des mesures
L’Établissement de détention de Montréal, mieux connu sous le nom de prison de Bordeaux. Photo: Pablo Ortiz/Métro

Des centaines de personnes s’étaient rassemblées hier midi devant la prison de Bordeaux à Montréal. Aux sons des slogans «Black Lives Matter» et brandissant des bannières «La prison tue», ils ont exprimé leur solidarité aux prisonniers tout en réclamant des mesures fortes sur les conditions de vie face à la pandémie de la COVID-19, mais aussi dans la lutte contre le profilage racial dont est victime la communauté noire.

Quelques semaines après la mort de George Floyd, les rassemblements dénonçant le profilage racial et les violences policières se poursuivent à travers le monde, au Canada, mais aussi à Montréal. La semaine dernière, une deuxième manifestation organisée par la Ligue des noirs nouvelle génération avait rassemblé des milliers de personnes dans la rue de la ville.

«Il y a une longue histoire de profilage contre les personnes noires à Montréal, y compris une longue série d’assassinats policiers de personnes noires, mais aussi de la surveillance quotidienne, du harcèlement et de l’abus contre nos communautés», déclare Amanda Thompson, co-organisatrice de la manifestation d’hier.

Une violence que l’on retrouve aussi au sein des prisons. Le 5 juin dernier, un Noir de 35 ans du nom de Jamel Floyd a trouvé la mort dans une prison fédérale de Brooklyn, poivré dans sa cellule.

Une surreprésentation des Noirs

Un rapport commandé par la Ville de Montréal, publié en octobre dernier faisait état d’une discrimination systémique au sein du SPVM où, de manière générale, un Noir ou un Autochtone aurait environ quatre fois plus de risques d’être interpellé qu’un Blanc. Entre 2014 et 2019, cinq Noirs ont été tués par la police lors d’une intervention de ses agents.

Une discrimination qui expliquerait une incarcération disproportionnée, selon les organisateurs de la manifestation, où la population noire représenterait 7,5% des prisonniers fédéraux alors qu’elle ne constitue que 3,5% de la population canadienne. Si les origines des prisonniers de la prison de Bordeaux sont gardées sécrètes, les organisateurs estiment à 20% la proportion de Noirs parmi la population carcérale de la prison québécoise.

Appel à un définancement du SPVM

Réunis pour faire «autant de bruit qu’ils le pouvaient», les manifestants ont aussi exigé certaines mesures à l’égard du profilage racial : «Quand la police tue une personne noire, ce n’est pas une erreur. C’est le système qui fonctionne comme prévu. Nous ne voulons pas de petits changements à une institution raciste, nous appelons à un définancement de la police, à la désincarcération des prisons et à un réinvestissement de ces sommes dans les communautés» déclare Amanda Thompson.

La mairesse de Montréal Valérie Plante s’était dite «ouverte à la discussion» il y a quelques jours quant à plusieurs propositions émises par les manifestants, dont la possibilité de retirer du financement au SPVM ou celle d’équiper les policiers de caméras corporelles.

Afin de lutter contre le profilage racial systémique dont est accusé son service, le directeur du SPVM Sylvain Caron a promis une nouvelle politique sur les interventions qui doit être présentée début juillet.

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