Le REM prend du retard et coûtera des dizaines de millions plus cher
Plusieurs retards, allant parfois jusqu’à 12 mois, vont retarder la mise en service du Réseau express métropolitain (REM). Celle-ci aura finalement lieu en 2022, et pas en 2021. La raison? La COVID-19… et de possibles charges explosives dans le tunnel du Mont-Royal.
En 2020, le REM aura connu plusieurs imprévus qui provoquent des retards sur ses chantiers, ont indiqué mercredi CDPQ Infra et le bureau de projet du REM.
Ces retards vont engendrer une hausse de coût encore inconnue. Toutefois, on parle d’un montant de l’ordre de plus de dizaines de millions de dollars, comme l’ont estimé mercredi Jean-Marc Arbaud, directeur du bureau de projet REM et Macky Tall, président et chef de la direction de CDPQ Infra.
Du côté de CDPQ Infra, on indique que des discussions avec les partenaires de construction et leur consortium permettront d’établir avec précision «quelle partie des coûts sera assumée par qui», a dit M. Tall.
De possibles charges explosives
Parmi ces imprévus, il y a évidemment la COVID-19 qui, à elle seule, provoque par exemple un retard de 6 mois sur la portion Rive-Sud du REM.
Mais outre la pandémie, une détonation survenue dans le tunnel du Mont-Royal laisse craindre la présence de charges explosives datant du début du 20e siècle.
Ainsi, le 20 juillet dernier, alors que débutait l’excavation à l’intérieur du tunnel du Mont-Royal, une détonation s’est produite dans celui-ci en raison d’un ancien trou de forage. Ce trou contenait une charge explosive datant de la période de la construction du tunnel en 1912.
La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a donc mis en place des mesures plus strictes. Elles vont entraîner des délais.
Parmi elles, citons le respect d’un périmètre de plus d’un kilomètre pour les travailleurs lors des activités de forage. Ou encore l’utilisation d’équipements contrôlés à distance afin d’assurer la sécurité du personnel de chantier, au cas où d’autres charges explosives soient encore présentes.
Du sel qui a abîmé les parois
Ajoutons à cela que les équipes ont constaté un état de dégradation structurelle très avancée des parois. Celui-ci est dû notamment à l’utilisation de sel de déglaçage sur l’avenue McGill College pendant plus de 60 ans.
Cette dégradation exige pour sa part de gros travaux de renforcement afin d’éviter des risques éventuels sur l’intégrité structurelle de l’avenue McGill College. Et donc, d’autres retards.
Quels retards pour quels chantiers?
C’est tout l’échéancier du REM qui a été révisé.
La mise en service de l’antenne Rive-Sud du REM, de la station Brossard à la gare Centrale, est désormais planifiée au printemps/été 2022. Et ce, plutôt qu’à la fin de 2021.
On ouvrira le segment entre la gare Centrale et la station Du Ruisseau à l’automne 2023. Plutôt qu’au printemps 2022.
Notons au passage que la mise en service du tunnel du Mont-Royal conditionne l’ouverture de certaines antennes. Celles de l’Anse-à-l’Orme, de Deux-Montagnes et de l’aéroport. On planifie au printemps 2024 l’ouverture de l’antenne Anse-à-l’Orme. Et ce, plutôt qu’en automne 2023. Aussi, on mettra en service le segment complet jusqu’à Deux-Montagnes à l’automne 2024, plutôt qu’à la fin de 2023. Finalement, l’ouverture de l’antenne de l’aéroport est ainsi planifiée pour la fin de 2024, plutôt que la fin de 2023.