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Hôpital Maisonneuve-Rosemont: le manque de personnel entraine une diminution de ses services

l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont
Les comités de défense des patients demandent la reconstruction au plus vite de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont. Photo: Caroline Lefer-Palos/Métro Média

Alors que le réseau de la santé du Grand Montréal affiche un taux d’absentéisme d’environ 7%, soit 10 000 personnes, l’hôpital Maisonneuve-Rosemont doit faire face à une fuite de soignants. Ce qui entraîne une diminution de ses services.

Selon les sources du Conseil pour la protection des malades (CPM), 30% des plateaux du bloc opératoire ainsi que 150 lits soit 25% des lits d’hôpital sont fermés par manque de personnel. Plus de 166 infirmières ont quitté leur emploi et plusieurs autres professionnels en soins directs aux patients ont quitté l’hôpital Maisonneuve-Rosemont. Des chiffres communiqués au Conseil par des sources internes à l’hôpital.

Certains patients ressentent un sentiment d’iniquité par rapport à d’autres arrondissements montréalais. «On ne peut pas donner les mêmes services que dans les autres hôpitaux. Quand les gens viennent ici, ils nous disent: ce n’est pas pareil qu’ailleurs, est-ce que je devrais aller ailleurs. On leur répond oui» déplore Mélissa Bellemare, coordinatrice du Comité des usagers de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont (CUHMR).

Selon le Comité, le personnel soignant part en raison de la vétusté des locaux, ce qui rend leur travail plus difficile. «Les conditions de travail deviennent de pire en pire, les gens ne veulent plus rester et c’est normal. Mais ça enlève les services. C’est les gens qui souffrent. Le Comité recense un manque de ventilation par exemple, ce qui entraine des températures atteignant jusqu’à 48°C l’été. Il demande une reconstruction rapide de l’hôpital afin de faire revenir son personnel. «Quand ils vont ailleurs, c’est plus facile de travailler parce que c’est confortable. À partir du moment où on va nous dire “ça y est, on va construire un nouvel hôpital”, là le monde va revenir» pense Mélissa Bellemare.

Le CPM demande des comptes au ministère de la Santé

Selon le CPM, cette crise serait due à un problème de gestion provenant des instances dirigeantes de la Santé. «Il y a des questions de gestion qui sont questionnables, ce ne sont pas tous les hôpitaux québécois qui souffrent des maux que l’on déplore. On soupçonne qu’il y a des problématiques au niveau du management qui mériteraient d’être vues et revues» argumente le CPM. Il demande une rencontre avec le ministère de la Santé et la direction de l’hôpital pour faire le point sur ces problématiques.

Le CPM demande aux instances dirigeantes plus de clarté quant à la gestion de l’hôpital ainsi que sur la date de début des travaux de reconstruction d’un nouvel établissement. «L’hôpital n’appartient pas aux dirigeants mais aux citoyens, et les dirigeants ont des comptes à rendre. À date, ils n’ont rendu de comptes à qui que ce soit. C’est pour ça que l’on veut que le ministre s’en mêle» ajoute le CPM.

Selon une enquête menée par le journal Montreal Gazette, le Conseil du trésor du Québec aurait demandé aux services de santé de la province de faire des coupes dans leur budget à hauteur de 150 millions de dollars. Il aurait également demandé au CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal d’arrêter de faire appel à des agences de placement privées pour pallier le manque d’infirmières dans ses hôpitaux, alors même que l’épidémie n’est pas encore terminée et que l’est de l’île doit faire face à une pénurie d’infirmières et d’inhalothérapeute.

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