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Montréal: des projets en retard et des coûts en hausse

La Vérificatrice générale Michèle Galipeau
La vérificatrice générale Michèle Galipeau Photo: Josie Desmarais/Métro

La Vérificatrice générale de la Ville de Montréal, Mme Michèle Galipeau, a déposé son rapport 2020, dense de quelques 660 pages et qui met en évidence des retards dans la réalisation de projets et des coûts revus à la hausse. Lors du dépôt du rapport lors du conseil municipal, Mme Galipeau a rappelé que ce rapport a été produit dans un contexte particulier de pandémie mondiale.

Des projets qui prennent du retard et des coûts revus à la hausse

Depuis 2013, la Ville prévoyait de se doter de 5 centres de traitement des matières organiques (CTMO), le projet se chiffrait à 107 millions de dollars et les 4 CTMO devaient entrer en fonction en 2016. En 2021, aucun CTMO n’est encore rentré en fonction.

En 2020, le coût des 2 centres de traitement des déchets organiques a été évalué à 196,9 millions de dollars soit «près de 2 fois ce qui avait été prévu 6 ans plus tôt pour les 5 infrastructures, alors que seulement 2 seront réalisées d’ici la fin de 2021» peut-on lire dans le rapport. De plus, 2 centres ont été repoussés à des dates ultérieures.

Afin de réduire la complexité et les contraintes de l’échéancier, M. Dorais assure dans un communiqué que «la planification des prochains CTMO sera effectuée de façon distincte.»

Au chapitre des retards, le rapport s’intéresse à la cadence de Remplacement des entrées de service en plomb (RESP). Entre 2007 et 2019, 21 000 changements d’entrées de service en plomb ont été effectués sur 69 000. Actuellement, le rapport précise qu’il y a 140 000 bâtiments qui nécessitent des changements et d’une mise aux normes.

Pour la vérificatrice générale Mme Galipeau, «les changements effectués depuis en 12 ans sont trop faibles (21 000) alors qu’il reste 9 ans» pour réaliser l’objectif que la Ville s’est fixé pour 2030 d’éliminer les entrées de service en plomb (ESP). La Ville devra augmenter «la cadence du dépistage et de remplacement des entrées de service en plomb».

Au chapitre de la transparence, la carte interactive, prévue en 2019 et qui devait présenter l’avancée des remplacements et les immeubles concernés, n’a toujours pas été achevée.

Dans un communiqué, l’administration municipale explique que le Service de l’eau de la Ville prépare actuellement un plan d’actions correctives et assure que la carte interactive sera mise à jour.

Un manque d’information

Si un manque d’information et «d’un portrait global» existe au niveau du RESP, qui ne permet pas à la Ville de «prendre des décisions éclairées et de bien informer la population» c’est le cas également dans le dossier de mise à niveau du système d’éclairage de rues par des lampes DEL.

En 2014, un projet de 110 millions de dollars visait à convertir 132 000 luminaires par des lampes DEL pour réduire de 50% la consommation d’énergie et de 55% les couts d’entretien. Selon le rapport, «la Ville ne dispose pas de l’information nécessaire pour démontrer que de telles économies ont été réalisées.»

De plus, le rapport révèle que «les arrondissements font eux-mêmes les réparations sans laisser l’opportunité au fournisseur d’équipements d’honorer les clauses de qualité des équipements figurant au contrat d’achat des luminaires et les garanties.»

Un système budgétaire «désuet»

Finalement, le rapport souligne que le budget de la Ville repose sur une multitude de fichiers Excel et sur un système budgétaire automatisé (SBA) «désuet datant des années 90». Si en 2009, une firme signalait déjà «l’urgence» de le remplacer, précisant que le «système peur mener à des erreurs», le remplacement du SBA n’est pourtant prévu qu’en 2021.

Des «arrondissements ont dû développer leurs propres outils de confection budgétaire pour effectuer le suivi et combler leurs besoins d’informations» et les lacunes du système SBA, peut-on y lire. Le rapport recommande à la Ville de mettre en place de «meilleurs outils ou systèmes afin d’améliorer l’efficience et l’efficacité du processus budgétaire.»

Un rapport «essentiel»

Pour M. Benoit Dorais, président du comité exécutif, le rapport de la vérificatrice générale est un «outil essentiel» qui permet «de mettre en lumière des éléments à corriger, mais aussi des pistes de solution».

À propos du taux de réponse aux recommandations de 52% contre 32% il y a deux ans, M. Dorais rappelle qu’il s’agit «du meilleur taux en 10 ans», l’administration souligne son engagement à poursuivre le travail afin que les recommandations 2020 de la vérificatrice soient appliquées.

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