Soutenez

Dans la cuisine des animaux du Biodôme

Photo: Yves Provencher/Métro

Pendant la semaine de relâche, le Biodôme ouvre au public les coulisses du musée. C’est l’occasion idéale pour découvrir les bureaux du vétérinaire et la cuisine des animaux, un endroit où la science n’est jamais loin de l’assiette.

Malgré le dédale de couloirs, impossible de rater la cuisine. À l’entrée, comme dans un restaurant, on a affiché le menu des animaux. Le couple de lynx recevra ainsi 1,1 kg de tartare de cheval, deux bons gros rats blancs gardés à -20 oC dans l’immense chambre froide de la cuisine et le spécial du mercredi : un fémur de bœuf.

Pas de risque que les lynx retournent leur assiette en cuisine, ils ne sont pas pointilleux comme les boas émeraude, qui veulent leurs mets cuits au bain-marie, ou les chauves-souris frugivores artibées de Jamaïque, qui exigent des bananes noires! «On essaie de leur offrir le régime le plus varié possible et de leur offrir la nourriture de différentes façons pour stimuler leur instinct», explique Odile Colin, animalière au Biodôme et accessoirement serveuse aux tables des grenouilles dendrobates, de l’anaconda et des caïmans.

Quand un repas est servi, les membres de l’équipe du Biodôme prennent des notes pour s’assurer que chaque client mange sa ration quotidienne. Il s’agit aussi de repérer au passage ceux qui manquent d’appétit et qui sont possiblement malades.

Si vous voulez une preuve que les 4 500 animaux du Biodôme sont probablement mieux nourris que les visiteurs (à quand une offre alimentaire intéressante sur le site?), il vous suffit de lire le menu des deux paresseux. Dans leur «salade biodômienne» : une pomme, une poire, une banane, une carotte, une branche de brocoli, une branche de céleri, six feuilles d’épinard, une laitue romaine, 100 g de pommes de terre, un œuf dur, 110 g de pâté pour chien et 50 g de tofu.

La plupart des denrée qui sont servies aux animaux viennent de l’extérieur, sauf certains insectes, que le musée a décidé d’élever lui-même pour s’assurer de leur qualité et de la constance de l’approvisionnement.

Les insectes, c’est le champ de compétence de Stéphane Labelle, agronome au Biodôme et accessoirement grossiste en larves de toutes sortes pour la cuisine du musée. On en donne à quasiment tous les animaux, même si cela ne figure pas forcément dans leur régime alimentaire. «Par exemple, on se sert des larves de ténébrions pour faire entrer les singes dans leurs quartiers de nuit ou les faire monter sur la balance pour les peser sans avoir à les prendre dans les mains», illustre M. Labelle.

Les larves de moustiques, qui permettent de nourrir les dytiques marbrés, agissent aussi, paraît-il, à la manière d’un puissant Viagra pour les poissons. Le cichlide à gorge rouge, le don Juan des aquariums du Biodôme, n’a toutefois pas confirmé cette information.

Quand la science s’en mêle
Les moustiques élevés au Biodôme ne sont pas comme les autres. Ils sont certifiés non porteurs du virus du Nil. «On en est sûr, car la souche initiale vient d’un laboratoire de recherche de l’Université d’Ottawa qui souhaitait s’en débarrasser», explique M. Stéphane Labelle, agronome au Biodôme.

La collaboration avec les centres de recherche ne s’arrête pas là. Par exemple, les mouches drosophiles servant à nourrir les grenouilles proviennent de souches ayant fait l’objet de modifications génétiques qui leur ont enlevé la capacité de voler. «Ça nous facilite la vie, mais elles se reproduisent beaucoup moins rapidement», note Odile Colin. Qui a dit que les organismes génétiquement modifiés étaient la panacée?

[youtube http://www.youtube.com/watch?v=0c8UO6NLNoc&w=560&h=315]

Le Rallye des coulisses
Le Biodôme ouvre ses coulisses du 2 au 10 mars.

  • Les enfants doivent répondre à 15 questions tout au long du parcours.
  • C’est l’occasion de discuter avec des spécialistes du Biodôme de leur métier.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.