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Débat: les partis s’affrontent sur le thème de l’économie

Débat à thème économique organisé par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, animé par l'éditorialiste Stéphanie Grammont, avec la participation de Vincent Duhamel, candidat du PCC, Ève Péclet candidate au NPD, Mélanie Joly, candidate au PLC et Jean-Denis Garon, candidat au BQ. Photo: Josie Desmarais

Les quatre principaux partis politiques fédéraux se sont affrontés lors d’un débat portant sur l’économie, en particulier sur les dossiers de la transition, des finances publiques, de la relance économique, et de la pénurie de main d’oeuvre.

La soirée organisée par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) a rassemblé la candidate dans Outremont du Nouveau parti démocratique, Ève Péclet, la candidate dans Ahuntsic-Cartierville du Parti libéral du Canada, Mélanie Joly, le candidat dans Brome-Missisquoi du Parti conservateur, Vincent Duhamel, ainsi que le candidat dans Mirabel du Bloc québécois, Jean-Denis Garon.

En matière d’immigration Vincent Duhamel explique que les délais sont beaucoup trop long, et celui-ci prend l’exemple des travailleurs qualifiés. «Pour des travailleurs agricoles, le temps d’obtenir les autorisations la récolte est déjà ramassée. Il y a une double paperasse qu’il faut éliminer.» Dans le même sens, Jean-Denis Garon soutient qu’il faut faciliter les arrivées de travailleurs qualifiés, mais de manière à ce que l’intégration soit réussie. «Plus la capacité d’intégration au Québec sera grande, plus on pourra accueillir de personnes.»

Les candidats promettent tous de réduire les délais de traitement en immigration, car la pandémie a mis plus de 50 000 personnes en liste d’attente pour la résidence permanente au Québec. L’immigration est vue comme une solution à la pénurie de main d’œuvre: au Québec, il y aurait environ 150 000 postes vacants.

L’entente sur les CPE pour régler la pénurie?

L’entente de 6 G$ entre Ottawa et Québec pour financer le réseau de centres de la petite enfance pourrait d’ailleurs aider à régler cette pénurie de main-d’oeuvre, selon Mélanie Joly. «Avec la création de 37 000 places de garderies au Québec, cela devrait bénéficier à 250 000 femmes qui pourraient retourner sur le marché du travail».

Mme Joly chiffre un gain de PIB à 1,2% avec cette mesure. Au delà de ça, Mélanie Joly souhaite rehausser les quotas immigratoires et la mise en place d’incitatifs, comme des crédits d’impôt, pour le retour au travail de certains aînés.

Vincent Duhamel se dit préoccupé par la pénurie de main-d’oeuvre dans son comté. «C’est un cri d’alarme», dit-il. Il opte pour l’arrêt des «incitatifs à ne pas travailler», comme la PCRE, et souhaite simplifier les dossiers d’immigration pour le Québec en plus de donner plus d’autonomie au Québec, notamment sur le regroupement familial. Le retour a une vitalité économique passe par le retour au travail, dit-il.

La candidate néo-démocrate note que la vrai pénurie se situe dans le manque d’emplois attractifs, mais que des mesures comme l’immigration, ou de meilleures reconnaissance des acquis et compétences ainsi que de meilleures formations peuvent représenter des solutions. Sinon «on va frapper un mur», dit-elle.

Transport en commun

En matière d’investissement, là encore les critères ne facilitent pas toujours l’accès à des programmes de financement et des projets manquent de se concrétiser, d’après Ève Péclet. «On veut transformer la Banque d’infrastructure du Canada, qui a 35 G$ dans ses coffres, car il est trop difficile d’obtenir cet argent. On va l’utiliser pour la création d’une banque du climat et investir massivement dans les infrastructures comme l’électrification des transports en communs.»

À l’opposé, le Parti conservateur se «débarrasserait» tout simplement de la Banque d’infrastructure du Canada.

Jean-Denis Garon estime qu’il faut faciliter l’accès au financement du transport en commun. «Le financement fédéral est primordial dans les transports en commun, mais il faut assouplir les conditions d’accès, c’est le chantier du futur», dit-il. Pour le candidat bloquiste, la période pandémique est une opportunité pour investir vers un changement de cap, «car si on continue à faire vivre une économie du 20e siècle», on ne va pas dans la bonne direction, explique-t-il.

Après la fin de la pandémie de COVID-19, les changements climatiques seront le plus grand défi du Canada, précise Mme Joly. «On va être là pour les compagnies de transports et les aider à investir dans l’électrification de leurs véhicules, comme Novabus ou Lion électrique», précise-t-elle.

Le candidat conservateur, Vincent Duhamel, explique que résoudre les contraintes de mobilité font partie intégrante de la relance. «Au Parti conservateur, nous avons un passif de réalisation de projet en transport en commun.»

Nouvelles taxes?

Trois partis veulent taxer ceux qui ont engendré des profits pendant la pandémie. Le Bloc et Jean-Denis Garon souhaitent la mise en place d’une taxe temporaire de cinq ans visant les entreprises qui ont bénéficié de la crise. Les libéraux veulent augmenter de 3% les taxes des grandes banques et compagnies d’assurances. «Les plus riches doivent être en mesure de faire leur part», justifie Mélanie Joly.

Au NPD, Mme Péclet propose une taxe de 1% sur le patrimoine dépassant les 10 millions de dollars. Le parti augmenterait aussi les efforts dans la lutte à l’évasion fiscale.

Au Parti conservateur, M. Duhamel indique que tous les investissements promis par le parti permettant le retour au travail engendreront des recettes fiscales.

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