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Des décorations d’Halloween font débat dans Villeray

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Jean-François Normand, qui a fait ces décorations avec sa compagne, reconnaît que les décorations d’Halloween peuvent rappeler des mauvais souvenirs à certains. Photo: Jean-Baptiste Demouy/Métro Média

Un couple de la rue Berri, dans l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, s’est laissé prendre au jeu pour l’Halloween. Jean-François Normand et sa compagne ont décoré la devanture de leur demeure ainsi que l’arbre sur le trottoir avec bon nombre de poupées diverses.

Qui dit Halloween, dit peur. Des poupées diverses, notamment de type Barbie, ont été modifiées. Certaines ont été pendues, d’autres mutilées. Des poupées ont eu leur tête ou leur corps remplacé par des squelettes. L’esprit d’Halloween est là. Sauf que le fait de montrer des poupées de cette façon rappelle des choses difficiles à des voisins.

À tel point que l’un d’eux a décidé d’accrocher un message sur le tronc de l’arbre présent sur le trottoir.

Les deux lettres par l’intermédiaire desquelles les voisins se sont répondus sur les décorations. Photo: Jean-Baptiste Demouy/Métro Média

L’affiche indique que «certains voisins sont très mal à l’aise de ces décorations», car elles représenteraient, selon eux, des féminicides.

Le message demande aux auteurs de ces décorations de prendre en considération le malaise des femmes qui verraient ces décorations en déambulant dans la rue.

Le message incite à considérer les femmes qui auraient possiblement vécu des traumatismes comme des viols, des séquestrations ou encore des agressions sexuelles.

Enfin, l’affiche demande aux résidents de retirer les «guirlandes de femmes assassinées des décorations» et de faire preuve d’un meilleur humour.

Jean-Baptiste Demouy/Métro Média

Le couple répond

Dans un deuxième message affiché sous le premier, les auteurs de ces décorations ont répondu.

En premier lieu, ils ont d’abord tenu à présenter leurs excuses. Ils ne souhaitaient heurter la sensibilité de personne avec ces décorations.

Le couple reconnaît que les crimes comme les féminicides ou les infanticides, puisqu’ils sont également évoqués avec ces poupées de bébés, sont «à tout prix à éviter et à condamner».

Il note cependant que l’univers de la poupée est ancré dans la peur. Il est possible de penser à des films d’horreur comme Chucky ou Annabelle.

Jean-Baptiste Demouy/Métro Média

Le couple tient également à souligner que ses décorations ont l’air d’avoir du succès auprès des enfants qui passent dans la rue. Notamment avec «les petits cris au retour de l’école et au nombre de personnes qui s’arrêtent pour prendre des photos».

Mais souhaitant faire bonne figure et ne froisser personne, le couple a décidé de retirer certaines des poupées. Il souhaite les remplacer par d’autres, masculines, pour rééquilibrer l’ensemble.

Jean-François Normand remarque cependant que les poupées masculines sont tout de même plus rares.

Il reconnaît qu’il y a forcément un travail à faire pour que ce ne soit pas que le féminin qui soit représenté avec les poupées.

Jean-Baptiste Demouy/Métro Média

Divergence d’opinions quant à la féminité de Barbie

La lettre des voisins concernés souligne le fait que les poupées de type Barbie sont un symbole de la féminité.

Le couple tient cependant à indiquer que l’expression «symbole de féminité» avait peut-être échappé aux auteurs de la lettre. Le couple pense que les poupées Barbie «seraient un bien triste symbole, leurs corps étant bien plus déformés que [ses] petits montages amateurs».

Jean-François Normand précise que le couple n’a pas eu de nouvelles depuis qu’ils ont accroché la lettre. Il considère donc le débat comme clos.

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