Grand Montréal: protection accrue pour la rainette faux-grillon
La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) interdira toute construction, tout ouvrage ou toute activité dans les milieux terrestres et humides d’intérêt métropolitain, notamment pour augmenter la protection de l’habitat de la rainette faux-grillon.
Un nouveau règlement de contrôle intérimaire (RCI) de la CMM vient ajouter 12 367 hectares de milieux naturels dans les aires protégées du Grand Montréal. Avec les secteurs déjà protégés par le Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD), c’est désormais 22,3% du territoire du Grand Montréal qui est concerné par des mesures de conservation. La réglementation entrera en vigueur dans un délai maximal de 60 jours après son approbation par le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation.
«La CMM a décidé de prendre les grands moyens pour mieux protéger les milieux naturels, de nous rapprocher de notre objectif commun de protéger et même de dépasser cette portion du territoire de la CMM, a déclaré la mairesse de la Ville de Montréal et présidente de la CMM, Valérie Plante. Le 22,3% c’est la superficie qui représente l’île de Montréal, c’est énorme et c’est un geste important.»
En plus de la rainette faux-grillon, le règlement permettra aussi la protection de l’habitat d’autres espèces en situation précaire. C’est le cas du petit blongios ou des espèces végétales menacées.
Aujourd’hui, ce que fait la région métropolitaine de Montréal, c’est aussi se positionner comme une leader et montrer l’exemple pour d’autres villes du Québec, pour d’autres régions métropolitaines à travers le monde.
Valérie Plante
Une grenouille source de conflits
La rainette faux-grillon, une toute petite grenouille, est déjà protégée par la réglementation fédérale. Mais des conflits fort médiatisés sont survenus dans les dernières années lorsque certaines municipalités ainsi que certains organismes ont approuvé des projets qui perturbent l’habitat de cet animal menacé.
La mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, qui était aussi présente, a réagi à l’affaire impliquant le Canadien National (CN). Le CN aurait détruit un milieu humide à Longueuil qui abritait l’un des derniers habitats de la rainette faux-grillon.
Même si le RCI avait été en place, cela n’aurait pas eu d’impact sur les travaux menés par le CN, qui dépend du gouvernement fédéral. Catherine Fournier a expliqué vouloir rassembler les partenaires privés autour de la table pour éviter de telles conséquences.
La CMM souhaite que le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation accepte le plus rapidement cette réglementation. Cela évitera que des travaux ou des constructions ne soient faits de manière à devancer l’entrée en vigueur du nouveau règlement.
Faciliter les expropriations
Valérie Plante a réitéré son souhait que Québec modernise la loi sur l’expropriation. Cette dernière permet à la Ville de faciliter l’acquisition des milieux naturels. Pour elle, cette loi est un autre outil que peut utiliser la CMM pour la protection des milieux naturels.
«Pour l’instant, c’est très difficile pour les municipalités, surtout celles de petite taille, de pouvoir acquérir et donc protéger des espaces naturels», a expliqué Valérie Plante.
Le directeur général de la CMM, Massimo Iezzoni, a expliqué que la prochaine étape pour la CMM sera de s’attaquer à la question des terrains de golf.