Financement de la STM: QS tire la sonnette d’alarme
Québec solidaire tire la sonnette d’alarme et interpelle la ministre Chantal Rouleau, afin que la Société de transport de Montréal (STM) reçoive l’appui financier nécessaire pour ne pas devoir diminuer son offre de service. Cette crainte est due à une baisse de revenus importante en raison de la baisse d’achalandage liée à la pandémie.
Le député d’Hochelaga-Maisonneuve, Alexandre Leduc, déplore que la STM ait notamment eu à reporter l’entretien des trains Azur à 2023, par manque de ressources financières. Cette décision avait été annoncée par l’organisation en janvier dernier afin d’économiser des fonds. En service depuis six ans, certains trains Azur ont déjà parcouru plus de 800 000 kilomètres. Par ailleurs, la STM avait également annoncé une série d’autres mesures afin de réduire ses dépenses.
Pour M. Leduc, il est primordial que Québec soutienne davantage la STM à travers cette sortie de crise pandémique. «Dans la grande bataille de la lutte aux changements climatiques dans laquelle on est, la question du transport collectif est centrale. Ça nous permet de réduire le nombre de voitures sur les routes et de réduire les gaz à effets de serre qu’on émet comme société. […] La STM a eu un dur coup avec la pandémie et là, on fait face à de potentielles coupures de services», souligne-t-il en implorant la ministre déléguée aux Transports et responsable de la région de Montréal d’agir.
«C’est inacceptable [si on en arrive à réduire les fréquences de passages des autobus et du métro]. C’est un cercle vicieux qui va commencer. Plus on réduit les services, moins ça devient intéressant de troquer l’automobile pour le transport collectif. Même qu’il faut encore plus investir pour améliorer la desserte à Montréal», argumente le député solidaire.
Les craintes de M. Leduc ne sont pas qu’hypothétiques. En octobre dernier, le directeur général de la STM, Luc Tremblay, avait lui-même averti en entrevue avec La Presse que les enjeux budgétaires étaient très importants en 2022 pour la STM. Il avait aussi avancé que divers scénarios de coupures de services étaient à l’étude.
Bonification des installations, mais pas de ressources
Le député Alexandre Leduc soulève également que bien qu’une bonification des installations de transports en commun soit à venir dans les prochaines années, notamment avec le SRB Pie-IX et le prolongement de la ligne bleue, celle-ci ne pourra être optimale que si les ressources financières sont au rendez-vous. «Ça va logiquement nécessiter plus d’employés et plus de ressources, mais si on a une baisse de revenus en raison de la baisse d’achalandage qui n’est pas comblée par le gouvernement, comment allons-nous faire pour l’opérer à la haute des attentes?», s’inquiète-t-il.
«Tant qu’on réussit à maintenir l’offre de service à ce qu’elle était avant la pandémie, on assume que les gens vont reprendre le métro et l’autobus, mais si on commence à baisser les services, je peux vous garantir que ça ne reviendra pas comme avant. Il faut qu’on ait un bon système de transport collectif, il en relève de notre sérieux face à la crise climatique. Et je pourrais même dire que si on veut avoir un centre-ville qui renaît de ses cendres, si les entreprises veulent attirer de la main-d’œuvre, ça prend un transport collectif efficace et performant!», conclut-il.